« Pédagogie oubliée, santé mentale en danger, organisation balbutiante, incompréhensions planantes, coordination inefficace, suivi approximatif »…
Le rapport 2024 des fédérations étudiantes en santé, dont l’Union nationale des étudiants en chirurgie dentaire (UNECD), sur la réforme d’entrée dans les études d’odontologie, maïeutique, médecine, pharmacie, et kinésithérapie, ne mâche pas ses mots.
Cette réforme de 2020, qui a fait disparaître la PACES au profit de deux voies, la PASS (parcours accès santé spécifique) et LAS (licence accès santé), reste pour le moins bancale, selon le document diffusé le 29 février.
Cette dernière voie, LAS, une licence généraliste à laquelle s’ajoute une « mineure » santé, créée pour permettre de diversifier les profils étudiants qui accèdent aux études de santé, s’avère beaucoup moins qualitative que la PASS.
Le rapport constate, sur la base de remontées de terrain une « qualité de l’enseignement diminuée » notamment parce que 41 % des cours se font en distanciel, mais aussi parce qu’il y a « trois fois moins d’enseignements dirigés qu’en PASS et deux fois moins de séances en groupe restreint qu’en PASS ».
Qui plus est, la majorité des enseignements se faisant sur des campus universitaires différents des PASS, les étudiants en LAS se sentent « délaissés ». La PASS est donc considérée, dans les faits, comme la voie menant à la réussite « alors qu’aucune voie royale ne devrait exister », selon les fédérations étudiantes.
En 2022, 60 % des étudiants en LAS ont échoué à leurs examens. Tandis que les élèves de PASS ont réussi à 80%…
Autre dérive dénoncée par le rapport, « la menace des préparations privées » qui « profitent de la détresse des étudiants (…) et du manque d’accompagnement des universités » pour proposer des programmes « à plus de 5000 € en moyenne ».
Ces structures « diffusent la vision d’une entrée dans les études de médecine au lieu de parler d’études de santé au global, invisibilisant les autres filières » et nourrissent « une vision médecin-centrée du système de santé amenant aux places vacantes en pharmacie et en maïeutique en 2022 et 2023 », respectivement 15 et 10 %.
La fédération générale des associations étudiantes (Fage) propose à tous ceux sont passées en PASS, L.AS ou qui sont en réorientation de répondre à un questionnaire en ligne pour mesurer le ressenti des étudiants et « construire une contribution qui portera une vision d’évolution de cette réforme ». Ici : https://t.ly/H24G7
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