Espoirs et projets en santé
Le professeur Marysette Folliguet, après avoir remercié l’ensemble des autorités présentes et l’ensemble des académiciens des Académies de médecine, pharmacie, vétérinaire de France, de chirurgie dentaire, excuse l’absence des personnalités qui n’ont pu nous honorer de leur présence. Son allocution s’articule autour d’un constat chargé d’espoirs et d’optimisme : « Les pouvoirs publics s’interrogent sur l’avenir des professions de santé, la formation, le développement de nouvelles formes d’exercice et de nouvelles pratiques. Nous vivons une époque formidable où les progrès sont permanents. Ils font évoluer rapidement nos professions et tous les espoirs sont permis. »
Après quelques exemples de réalisations faisant date dans le monde de la santé et mettant en avant le savoir-faire de nos chirurgiens et chercheurs dans les domaines de la cardiologie, de la gynécologie, de la chirurgie réparatrice et restauratrice et de la neurochirurgie, le professeur Folliguet donne la parole au docteur Michel Jourde, secrétaire perpétuel de notre Compagnie.
Le docteur Michel Jourde, dont la principale mission lors de cette première séance de l’année est de brosser les grands traits des travaux à venir, insiste sur la représentation soutenue de notre Compagnie tant auprès des instances de tutelle que de l’Ordre national des chirurgiens-dentistes ou bien encore des différentes instances professionnelles.
Il fait ensuite l’éloge de la Commission hospitalo-universitaire, de la recherche scientifique et clinique qui, au sein de l’Académie nationale de chirurgie dentaire, s’est illustrée depuis quelques années en présentant des travaux de très grande valeur scientifique dans les domaines très élitistes de la génétique, du développement cranio-facial ou de l’orthopédie dento-faciale.
Son président, Roland Benoît, et son secrétaire, Jean Granat, reçurent des mains du président la médaille de notre Académie. Cette médaille récompensait leur direction et les résultats permis par l’ensemble des membres de leur Commission.
Le docteur Dominique Fabre, chirurgien thoracique à l’hôpital Marie Lannelongue, au Plessis-Robinson, dans le service de chirurgie thoracique et vasculaire et de transplantation cardio-pulmonaire, ingénieur biomédical, fait un exposé très scientifique et technique sur la « Reconstruction complète de la trachée par tissu autologue du patient ».
Dans les cas de tumeur dans la lumière de la trachée, le docteur Fabre insiste sur le fait que la technique de reconstruction de la trachée qu’il applique procure des résultats pérennes dans le temps.
Son expertise revêt, il est vrai, une dimension particulière quand on sait que le docteur Fabre est expert auprès de la Haute Autorité de santé (HAS) en tant que membre de la Commission d’évaluation des dispositifs médicaux implantables et expert en chirurgie vasculaire auprès de l’Agence régionale de santé (ARS) dans le cadre de l’organisation et la reconstruction de la prise en charge des urgences vasculaires.
À la fin de son exposé, Dominique Fabre illustre ses propos par une vidéo retraçant les étapes de cette longue opération (d’une durée de 15 heures) : la technique de prélèvement du lambeau de peau vascularisé sur l’avant-bras du malade, puis son retournement autour d’un tube siliconé, puis le fait de le rendre rigide par l’adjonction de morceaux de cartilage provenant des côtes flottantes du patient.
Pour cette chirurgie d’excellence, le docteur Fabre a reçu, en 2015, le prix de la Fondation des Gueules cassées créé par l’Union des blessés de la face et de la tête (UBFT).
Le professeur Bruno Gogly est PU-PH d’odontologie de l’université Paris Descartes. Responsable d’un département d’odontologie dans le groupe hospitalier Henri Mondor, il enseigne dans plusieurs masters et diplômes d’université.
Sa conférence « Cellules souches gingivales neurectodermiques : de la découverte à la thérapie cellulaire » est le fruit d’une recherche de pointe ayant pour objet « l’étude de la physiologie gingivale et du remodelage de la gencive avec deux grands axes : les activités enzymatiques et la cellule centrale de la gencive représentée par le fibroblaste gingival ».
Soutenu dans ses travaux et récompensé par les « Gueules cassées », il effectue actuellement sa recherche à l’Inserm, au sein de l’Institut des Cordeliers.
Depuis dix ans, le professeur Gogly utilise le fibroblaste gingival, cellule principale de la gencive, comme agent essentiel des thérapies cellulaires. En effet, ce fibroblaste gingival autologue est le principal garant d’une parfaite réparation après transplantation d’autres tissus.
Le professeur Philippe Menasché prend ensuite la parole. PU-PH, chirurgien cardiaque à l’hôpital européen Georges Pompidou, il est membre d’une équipe de recherche Inserm et membre actif de nombreuses sociétés scientifiques. Avec son équipe, il participe depuis une dizaine d’années au développement de la thérapie cellulaire de l’insuffisance cardiaque, ce qui l’autorisait ce mardi à choisir pour sa conférence le titre très interrogateur, auquel il apporte de brillantes réponses : « Greffe de cellules souches dans l’insuffisance cardiaque : une utilisation en routine clinique est-elle réaliste ? »
Deux enseignements majeurs sont à retenir de son exposé.
Des cellules souches embryonnaires humaines pouvaient se différencier en cellules cardiaques après leur implantation dans le cœur défaillant de l’animal, en l’occurrence le rat. Avec toutes les précautions liées à l’application humaine de ces expériences et après création de banques de cellules souches embryonnaires pluripotentes, le département de biothérapie cellulaire et tissulaire de l’hôpital Saint-Louis, en lien avec les équipes Inserm, a procédé à la spécialisation de ces cellules en jeunes cellules cardiaques.
Une innovation thérapeutique nous est décrite. Pour assurer la meilleure implantation de ces cellules jusqu’alors injectées, il est procédé à un transfert effectué sous forme de patch, sur lequel les cellules sont incorporées.
La notion de durée de vie de ces cellules serait secondaire au regard de leur autorenouvellement indéfini et des substances qu’elles secrètent.
Après s’être félicité de la richesse des enseignements prodigués par nos brillants conférenciers, notre président nous invite, pour clore ce grand moment académique, au cocktail offert par l’un de nos partenaires, les laboratoires W&H.
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