« Mai pleure, comme elle pleure chaque soir depuis que nous sommes à Bangkok. A trois ans, elle semble avoir déjà tout saisi de l’abîme dans lequel plonge sa mère, et de la douleur amère qui rythme notre fuite. » Dans son dernier roman – le troisième –, Patrick Taisne Nguyên nous livre une très belle histoire d’amour, sur fond d’histoire “tout court”. Nous sommes dans la seconde quinzaine d’avril 1975. Les troupes communistes s’apprêtent à envahir Saïgon. Un monde va s’effondrer. Cette chute s’inscrit en filigrane de ce récit conté avec délicatesse, subtilité et sensibilité. Elle et Lui ont été séparés par leurs familles. Ils se retrouvent et leur passion renaît au milieu de la panique générale. Ils vivent en douze jours les douze années qui leur ont été volées. C’est le soir qui vient nous émeut, nous surprend et nous transporte dans un pays devenu la deuxième patrie de l’auteur.
Patrick Taisne Nguyên partage en effet sa vie entre la France et le Vietnam, pays où il a rencontré son épouse. Chirurgien-dentiste en Eure-et-Loir, le virus de l’écriture « couvait silencieusement » en lui depuis des années. Au décès de ses parents, à six mois d’intervalle, il s’est lancé . Et le virus ne l’a plus lâché. Don Ganh, NAM, et désormais C’est le soir qui vient sont l’occasion de découvrir sa plume poétique et délicate, mais également sa passion pour le Vietnam, qu’il a découvert grâce à sa femme. « Elle me fit découvrir son pays, sa ville, sa famille, et ce fut un immense et merveilleux coup de foudre, au point que tout se mêla dans mon esprit et dans mon cœur pour ne faire plus qu’un… » Lisez Patrick Taisne Nguyên et vous comprendrez.
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