Les dépenses de soins dentaires (soins conservateurs et prothétiques), dispensés en cabinet libéral et en centre de santé sont en hausse de 22,5 % en 2021. Elles s’élèvent à 13,9 milliards d’euros (Md€) soit 6,1 % de l’ensemble de la consommation de soins et de biens médicaux en France (CSBM) qui rassemble toutes les dépenses de soins (hôpital, ville, médicaments, honoraires, optique prescrite, transport sanitaire…).
Après le trou d’air de 2020 (- 8,9 %) l’activité a donc été particulièrement soutenue en 2021. Pour deux raisons : « un rattrapage des soins après la crise sanitaire et la mise en œuvre du 100 % santé », souligne la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) dans son bilan annuel des « Résultats des comptes de la santé » pour l’année 2021 publié le 15 septembre.
A elles seules, les dépenses liées aux prothèses (+ 26 %), s’établissent à 7,0 Md€. « Cette augmentation est principalement portée par les prothèses du panier 100 % santé (RAC 0, ndlr), dont la consommation augmente de près de 40 % en 2021 », note le rapport. Celles-ci représentent 3,0 Md€, soit 43 % de la dépense totale en prothèses dentaires. Dans le même temps, la part du panier libre a diminué pour s’établir à 29 %, tandis que celle du panier modéré se stabilise à 28 %. En nombre « d’équipements consommés », c’est-à-dire en volume et non plus en valeur, le RAC 0 est majoritaire (57 % en 2021). Sa « part de marché » progresse de 4 points au détriment du panier libre (- 3 points). « La consommation de prothèses est portée par le dynamisme des volumes, observe le rapport. Car les prix sont en baisse depuis la mise en place du 100 % santé ».
Plus globalement les soins dits « de dentistes » se composent donc en majorité des soins conservateurs et prothétiques qui représentent 69,7 % l’ensemble en 2021 devant l’orthodontie (9,6 %), la radiologie (6,7 %), la chirurgie (6,5 %) et les consultations (5,2 %).
Toujours plus de salariés
La part des soins dentaires effectués en cabinet libéral diminue depuis 2016 (de 90,2 % à 85,2 % en 2021) au profit de ceux réalisés en centre de santé qui ne cessent de progresser. Avec encore + 2,2 % en 2021, ils captent désormais 14,8 % de l’activité contre seulement 9,8 % en 2016. Le nombre de praticiens salariés y exerçant est logiquement en hausse : + 3,7 % (4 331 chirurgiens-dentistes) tandis que le nombre de libéraux en exercice recule encore : – 0,4 % (37 014).
Les complémentaires santé demeurent les principaux financeurs des soins dentaires : elles prennent en charge 44,7 % de la dépense globale. Du fait de la réforme du 100 % santé, cette part progresse nettement pour la seconde année consécutive (+ 3,2 % en 2021). La part financée par la Sécurité sociale augmente également de + 3,3 % à 40,3 % « en raison du transfert des dépenses au titre de la complémentaire santé solidaire (CSS) de l’État vers la Sécurité sociale », explique le rapport. Le reste à charge des ménages pour le dentaire s’établit à 14,9 % de la dépense, en baisse de 1,4 point par rapport à 2020.
Plus globalement, en 2021, la CSBM progresse fortement de 7,9 % en valeur après + 1,6 % en 2020, sous l’effet des dépenses de soins liées à la crise sanitaire (tests, vaccination, indemnités journalières, masques…), des dépenses hospitalières (salaires, mesures du Ségur…) et de la réforme du 100 % santé. La CSBM atteint donc 226,7 Md€, soit une dépense moyenne de 3 350 € par habitant. « Malgré cette forte hausse, la part de la CSBM dans le PIB se stabilise à 9,1 %, car dans le même temps l’activité économique, après la chute enregistrée en 2020, a rebondi (+8,2 % en valeur) », précise la Drees. Le reste à charge des ménages participant au financement de la CSBM augmente légèrement en 2021 à 7,0 %
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