La consommation de soins dentaires « s’effondre » en 2020 (-8,9 % en valeur) à 10,9 milliards d’euros (Md€), constate la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) dans son bilan annuel des « Résultats comptes de la santé » pour l’année 2020 publié le 15 septembre. La baisse a été particulièrement forte durant le premier confinement de mars à mai 2020, avec une chute de l’activité de 57 % par rapport au mois de janvier 2020.
« Au mois d’avril, l’activité s’est quasiment arrêtée avec une baisse de 94 % par rapport à janvier 2020 », souligne le service statistiques du ministère de la Santé. Même avec le rattrapage de l’été (+ 9,6 % en moyenne entre juin et août par rapport à janvier) et un dernier trimestre solide, la potion est amère. D’autant que l’année 2019 avait vu une hausse de la consommation de soins de 2,9 %.
Mais selon la Drees, en incluant le dispositif d’aide exceptionnel (le fameux DIPA) la baisse n’atteindrait que 5,9 %. Beaucoup de praticiens étant sommés de rembourser ces aides, on attend le bilan final…
Hors rémunérations forfaitaires, en 2020, les dépenses de soins dentaires, qui représentent 5 % de la consommation total de soins et de biens médicaux, sont composées en majorité des soins et prothèses (69,8 %), de l’orthodontie (10,8 %) de la radiologie (7,1 %), de la chirurgie (6,6 %), et des consultations (5,7 %). Les complémentaires santé en sont les premiers financeurs avec 43,3 % de la dépense (+3,2 % sur un an), devant la Sécurité sociale (33,8 %), les ménages (18,3 %) et l’Etat 4,6 %. « Au global, souligne la Drees, le reste à charge des ménages baisse de 3,8 points sur les soins dentaires en 2020 ». Il représente 15 % du RAC global des ménages.
« 100 % santé » : le panier libre devant le panier modéré
En 2020, le panier « 100 % santé » représente 40 % de la dépense de prothèses (2,4 Md€). Il progresse de 10 % par rapport à 2019. Globalement, les organismes complémentaires en financent la part la plus importante (51,7 %) suivis de la Sécurité sociale (21,2 %), des ménages (18,9 %) et de l’Etat (8,2 %). « Le reste à charge (RAC) n’est pas nul sur ce panier car la réforme n’est pas encore totalement en application en 2020 », explique le rapport.
Le panier modéré représente lui 29 % des dépenses (1,7 Md€) derrière le panier libre qui génère 31 % des dépenses (1,84 Md€). Dans ce dernier panier les complémentaires financent 65,7 % des dépenses, la Sécu et l’Etat 13,9 % et les ménages 20,5 % soit à peine plus que dans le panier « 100 % Santé ». En revanche, la part du reste à charge dans le panier modéré est de 39 %, les complémentaires ne prenant en charge que 36,3 % des dépenses.
Effectif : 42 843 dentistes et le salariat en forte hausse
En une seule année le nombre de chirurgiens-dentistes salariés a progressé de 9,6 %. En 2020, ils sont 5 035 en exercice dont 731 à l’hôpital. La hausse est de 32 % en 10 ans. Ils entrainent mécaniquement une hausse de 1,7 % de l’effectif global (42 843).
Une des principales explications, outre la tendance générale des plus jeunes à ne pas vouloir supporter les contraintes de l’installation en libéral, est l’augmentation du nombre des centres de santé dentaire et l’arrivée massive de praticiens français ou non à diplôme étranger. « La part des soins dentaires effectués en cabinet libéral diminue depuis 2015 (de 90,9 % en 2015 à 87,3 % en 2020) au profit de ceux réalisés en centres de santé (12,7 % en 2020 contre 9,1 % en 2015) », constate la Drees. Néanmoins le nombre de dentistes libéraux reste stable : 37 077 (+ 0,7 % sur un an et + 0,8 % sur 10 ans).
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