En 2020, la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM), qui rassemble toutes les dépenses de soins (hôpital, ville, médicaments, honoraires, optique prescrite, transport sanitaire…) augmente de 0,4 % en valeur, après + 2,0 % en 2019 et + 1,5 % en 2018. « La progression la plus faible de ces dépenses jamais observée depuis 1950, première année disponible des comptes de la santé », souligne la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) dans son bilan annuel des « Résultats des comptes de la santé » pour l’année 2020 publié le 15 septembre. La croissance de la CSBM est intégralement portée par une hausse des prix (+ 4,6 %) car les volumes de soins sont en forte baisse (- 4,0 %), de nombreux secteurs ayant subi une importante chute de leur activité lors du premier confinement, entre le 17 mars et le 11 mai 2020. La CSBM atteint 209,2 milliards d’euros, soit une dépense moyenne de 3 109 euros par habitant. La part de la CSBM dans le produit intérieur brut (PIB) progresse fortement, passant de 8,5 % en 2019 à 9,1 % en 2020, le PIB ayant lui-même subi la baisse plus importante jamais enregistrée depuis la seconde guerre (- 5,5 % en valeur).
Dépenses de soins dentaires en chute libre
La consommation de soins dentaires « s’effondre » en 2020 (- 8,9 % en valeur) à 10,9 milliards. La baisse a été particulièrement forte durant le premier confinement de mars à mai 2020, avec une chute de l’activité de 57 % par rapport au mois de janvier 2020. « Au mois d’avril, l’activité s’est
quasiment arrêtée avec une baisse de 94 % par rapport à janvier 2020 », souligne le service des statistiques du ministère de la Santé. Même avec le rattrapage de l’été (+ 9,6 % en moyenne entre juin et août par rapport à janvier) et un dernier trimestre solide, la potion est amère. D’autant que l’année 2019 avait vu une hausse de la consommation de soins de 2,9 %. Mais selon la Drees, en incluant le dispositif d’aide exceptionnel (le fameux DIPA), la baisse n’atteindrait que 5,9 %. Hors rémunérations forfaitaires, les dépenses de soins dentaires, qui représentent 5 % de la consommation totale de soins et de biens médicaux, sont composées en majorité des soins et prothèses (69,8 %), de l’orthodontie (10,8 %) de la radiologie (7,1 %), de la chirurgie (6,6 %), et des consultations (5,7 %). Les complémentaires santé en sont les premiers financeurs avec 43,3 % de la dépense (+ 3,2 % sur un an), devant la Sécurité sociale (33,8 %), les ménages (18,3 %) et l’État 4,6 %. « Au global, souligne la Drees, le reste à charge des ménages (RAC) baisse de 3,8 points sur les soins dentaires en 2020. » Il représente 15 % du RAC global des ménages.
« 100 % santé » : le panier libre devant le panier modéré
En 2020, le panier « 100 % santé » représente 40 % de la dépense de prothèses (2,4 milliards). Il progresse de 10 % par rapport à 2019. Globalement, les organismes complémentaires en financent la part la plus importante (51,7 %) suivis de la Sécurité sociale (21,2 %), des ménages (18,9 %) et de l’État (8,2 %). « Le reste à charge n’est pas nul sur ce panier car la réforme n’est pas encore totalement en application en 2020 », explique le rapport. Le panier modéré représente, lui, 29 % des dépenses (1,7 milliard), derrière le panier libre qui génère 31 % des dépenses (1,84 milliard). Dans ce dernier panier, les complémentaires financent 65,7 % des dépenses, la Sécurité sociale et l’État 13,9 % et les ménages 20,5 %, soit à peine plus que dans le panier « 100 % Santé ». En revanche, la part du RAC dans le panier modéré est de 39 %, les complémentaires ne prenant en charge que 36,3 % des dépenses.
Effectifs : 42 843 dentistes et le salariat en forte hausse
En une seule année le nombre de chirurgiens-dentistes salariés a progressé de 9,6 %. En 2020, ils sont 5 035 en exercice dont 731 à l’hôpital. La hausse est de 32 % en dix ans. Ils entraînent mécaniquement une hausse de 1,7 % de l’effectif global (42 843). Une des principales explications, outre la tendance générale des plus jeunes à ne pas vouloir supporter les contraintes de l’installation en libéral, est l’augmentation du nombre des centres de santé dentaire et l’arrivée massive de praticiens, français ou non, à diplôme étranger. « La part des soins dentaires effectués en cabinet libéral diminue depuis 2015 (de 90,9 % en 2015 à 87,3 % en 2020) au profit de ceux réalisés en centres de santé (12,7 % en 2020 contre 9,1 % en 2015) », constate la Drees. Néanmoins, le nombre de dentistes libéraux reste stable : 37 077 (+ 0,7 % sur un an et + 0,8 % sur dix ans).
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