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Information dentaire

Stratégie Prothétique n°4 - 15 septembre 2024

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Edito

Plan B ? Malgré les progrès de la prévention, la dentisterie a minima et l’ultra-conservation des éléments dentaires, les extractions sont encore très fréquentes de nos jours. Par conséquent, la réhabilitation des maxillaires édentés est un sujet de plus en plus répandu dans les revues et les congrès bucco-dentaires. Le sacro-saint bridge complet implanto-porté, sans fausse gencive (le très célèbre FP1 de la classification de Misch), s’y fait...

Plan B ?

Malgré les progrès de la prévention, la dentisterie a minima et l’ultra-conservation des éléments dentaires, les extractions sont encore très fréquentes de nos jours. Par conséquent, la réhabilitation des maxillaires édentés est un sujet de plus en plus répandu dans les revues et les congrès bucco-dentaires. Le sacro-saint bridge complet implanto-porté, sans fausse gencive (le très célèbre FP1 de la classification de Misch), s’y fait la part belle. Les autres solutions fixées (FP2 et FP3) y sont aussi beaucoup représentées, que ce soit sur quatre, sur six ou sur plus d’implants par arcade. Les débats intéressent plus les possibilités de mise en charge immédiate et les protocoles chirurgicaux (implants droits, inclinés, zygomatiques, chirurgies sous sinusiennes…) que le type ou design de la prothèse qui y sera assemblée. La prothèse amovible complète implanto-retenue n’est que très peu présentée ou publiée, un peu à la marge, et semble être un plan B quand le plan A (FP1) a échoué. Rappelons que cette classification comporte les RP4 et RP5 (amovibles), bien moins médiatisées, ni même connues.

Ce numéro spécial, des rédacteurs aux auteurs, est le fruit de rencontres et de discussions lors de ces congrès professionnels. Les cas cliniques présentés ne sont pas toujours en rapport avec une activité de cabinet de ville. De la confrontation de nos expériences cliniques s’est dégagée une constatation : les solutions amovibles supra-implantaires ont de réelles indications et le service rendu aux patients est conséquent. Comme quoi, les pauses lors des congrès ne servent pas juste à prendre un café, elles peuvent être productives !

Sans tomber dans le dogmatisme, dans un sens ou l’autre, le patient doit être au centre de la réflexion thérapeutique et surtout apte à entretenir sa future prothèse à court, moyen et long termes. Des études ont montré que près de 10 % des implants sont atteints de péri-implantites à 10 ans et cela concerne 20 % des patients (Monbelli, 2012). L’absence d’accès à l’hygiène des restaurations implanto-portées est un facteur de risque reconnu de ces péri-implantites (Sérino, 2009).

Et bien que le télescope ne soit pas une innovation récente, grâce aux progrès des biomatériaux et de leur mise en forme (CFAO), il apparaît aujourd’hui comme une proposition thérapeutique de premier ordre et une réelle alternative à la prothèse fixée. Le système télescopique possède bien les avantages de sa simplicité de fonctionnement, mais présente également les inconvénients de sa difficulté de fabrication. Dès lors que le patient comprend qu’il n’aura pas une prothèse amovible mais une prothèse extractible, ses préjugés et ses appréhensions s’effacent au fur et à mesure que les séances progressent (l’indication et le diagnostic doivent être posés avec soin et la communication du trinôme patient-praticien-prothésiste doit être efficace). Dans ce numéro, nous avons essayé de présenter une philosophie de traitement qui semble convenir à plusieurs de nos patients.

Les associations des matériaux sont nombreuses, et une partie est ici présentée. Il n’est pas question de dénigrer les solutions fixées, mais de mettre en lumière les solutions extractibles et, si les industriels proposent de plus en plus de solutions de type télescopes, c’est peut-être qu’elles ont de l’avenir. Bien évidemment, cela nécessitera un travail d’équipe entre le cabinet et le laboratoire, qui débutera par l’élaboration du projet prothétique adapté au patient : le plan A.

Jérémie Perrin, Chirurgien-dentiste ; Michaël Santos Prothésiste dentaire

Coordinateurs scientifiques du numéro

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ÉDITORIAL

Plan B ? I Lire ci-dessus
Jérémie PERRIN, Michaël SANTOS

ZOOM

Une brève histoire de la prothèse télescopique
Michaël SANTOS

MISE AU POINT

PACIR et télescopes : vraie proposition thérapeutique ou solution par défaut ?
Jérémie PERRIN

ZOOM

Laboratoire et cabinet en full numérique ?
Un flux de travail de la technique télescopique efficace avec des délais réduits
Christian VON BUKOWSKI, Sophie DALLEM

TECHNIQUE

Électroformage : précision de l’or imprimé
Arian DEUTSCH, Michaël SANTOS

PROTOCOLE

Restauration complète télescopique implanto-portée par le concept Conus Atlantis
Hélène LE HECHO, Alain HOORNAERT, Yann TASSET

CAS CLINIQUE

Intérêts cliniques du système de rétention évolutif : barre intégrée
Matthieu GOUDAL, Jérémie PERRIN

MISE AU POINT

La prothèse télescope implanto-supportée : une alternative pour l’édenté complet
Christophe RIGNON-BRET, Alice BOURGOIN, Corentin ILLAND, François FURIC

Applications cliniques des attachements supra-implantaires télescopiques Crealock
par Jérémie Perrin et Matthieu Goudal,
paru dans Stratégie Prothétique n° 3 de 2023 (pages 36-47) ou sur www.information-dentaire.fr