Éditorial
Romain Chéron
Tribune de la rédaction
Olivier Etienne, Corinne Lallam, Romain Chéron
Gestion des tissus mous par adaptation prothétique selon le protocole BOPT : un cas clinique de réalignement des collets gingivaux
Ignazio Loi, Eleonora Amat di San Filippo, Antonello Di Felice
Les céramiques hybrides : mythe ou réalité ?
Alexandre Richard
Céramiques en prothèse supra-implantaire : quelles options en 2020 ?
Sébastien Baixe, Dominique Watzki, Olivier Etienne
Overlays et veneerlays: aspects de laboratoire
Djemal Ibraimi, Dominique Watzki, Olivier Etienne
ÉDITORIAL
Ovation à l’innovation ?
Le monde change. C’est d’ailleurs à cela qu’on voit qu’il vit.
Acteur à part entière de cette vie terrestre, l’homme apparaît incontestablement comme un extraordinaire catalyseur de changement. Poussé par l’envie de faire mieux, d’avancer, de progresser, l’homme innove, invente.
Pourtant, alors que ces innovations aspirent à nous simplifier les choses ou améliorer nos vies, elles nous exposent à un double paradoxe ; la nécessité permanente de s’adapter aux changements (ce qui, bien qu’excitant, n’est parfois pas très simplifiant…) et l’émergence de problèmes nouveaux. Bref, l’innovation s’invite souvent bien malgré nous au grand bal des problèmes.
Pas besoin de chercher longtemps pour voir les dégâts causés par la révolution industrielle ; de la pollution atmosphérique aux déchets toxiques et non dégradables qui s’amoncellent sans qu’on puisse proposer de solutions raisonnables. C’est à se demander si l’on peut affirmer avec certitude que les progrès avancent plus vite que les problèmes qu’ils soulèvent.
Le monde dentaire échappe-t-il à cet insoluble paradoxe ? Il serait difficile de ne pas voir les bénéfices certains de l’implantologie ou de la dentisterie adhésive sur le confort de nos patients ou sur l’amélioration de la santé, de l’esthétique et de la longévité des dents naturelles. Impensable pourtant de ne pas reconnaître les possibles complications para- et péri implantaires, ou les difficultés posées par un joint collé techniquement exigeant et peu permissif. Il faut ainsi admettre que même si l’on teste un produit avant de le mettre sur le marché, on ne le connaît (ni ne le comprend) jamais pleinement tant qu’il n’a pas été éprouvé cliniquement.
Les céramiques et autres matériaux cosmétiques modernes en sont une belle illustration. Sensibles à la fatigue et soumis au contexte agressif et multifactoriel de la cavité buccale, ils ne peuvent réellement prouver leur validité qu’après avoir accumulé des preuves cliniques. L’empirisme prime toujours et la théorie tente de l’expliquer – non le contraire.
C’est donc le but de ce numéro : vous aider à découvrir les innovations techniques et cliniques, parfois logiques, parfois contre-intuitives, mais qui ont à chaque fois montré leur efficience clinique.
D’ailleurs c’est ainsi que s’écrit notre pratique personnelle. Au prix de connaissances nécessaires et préalables, nous mettons dans nos soins notre passion, notre discernement, notre sensibilité et notre propre expérience clinique.
Romain Chéron
Coordinateur scientifique