Parodontologie Implantologie Orale, un nouveau regard n°2

Edito

“Le beau est un sourire de la nature.” Nietzsche, Friedrich. La Naissance de la tragédie. Versuch einer Selbstkritik. Dritte Auflage. Leipzig: E. W. Fritzsch, 1886 Le sourire de la ravissante patiente en couverture suscite une réflexion profonde sur la relation entre sourire et beauté, en raison d’une expression harmonieuse troublée par l’asymétrie des gencives. Dans l’article qui explore ce cas clinique, nous découvrirons comment Léa Tholozan a utilisé...

“Le beau est un sourire de la nature.”

Nietzsche, Friedrich. La Naissance de la tragédie. Versuch einer Selbstkritik. Dritte Auflage. Leipzig: E. W. Fritzsch, 1886

Le sourire de la ravissante patiente en couverture suscite une réflexion profonde sur la relation entre sourire et beauté, en raison d’une expression harmonieuse troublée par l’asymétrie des gencives.

Dans l’article qui explore ce cas clinique, nous découvrirons comment Léa Tholozan a utilisé la chirurgie plastique parodontale pour améliorer l’esthétique du sourire, mettant en évidence le pouvoir de transformation qu’elle peut offrir.

Mais auparavant, nous vous proposons un détour par La Grande-Motte. Olivier Fesquet, président du congrès de la Société Française de Parodontologie et d’Implantologie Orale (SFPIO) qui s’y tiendra les 9 et 10 juin sur le thème « Pas d’implanto sans paro : entre les deux, on ne choisit pas », met l’accent sur le lien intrinsèque entre la parodontologie et l’implantologie, soulignant l’importance de l’interaction et l’harmonie entre ces disciplines pour restaurer la beauté naturelle des sourires des patients.

Quelques pages plus loin, une interview d’Hélène Arnal, réalisée par Adrian Brun, nous offre un aperçu des perspectives et des tendances actuelles en matière de chirurgie osseuse implantaire. L’exploration de différentes approches, qui seront abordées lors du congrès de la SFPIO, peut élargir nos horizons et stimuler une réflexion innovante. C’est ce que montre notamment l’épisode 2 de la mini-série préparée par Thierry Degorce, parfaitement en phase avec le thème central du congrès.

Pour sa part, Elizabeth Ibrahim présente le cas d’un patient parodontal fumeur, soulignant l’importance des approches personnalisées et d’une planification minutieuse en implantologie pour relever les défis uniques de ce type de patients.

Quant à Charles Alliot, il présente une revue systématique sur le potentiel de l’acide hyaluronique dans la régénération des papilles interdentaires, soulignant l’importance d’adopter des techniques innovantes pour améliorer à la fois l’esthétique et la satisfaction des patients. Mais pas de traitement personnalisé et efficace sans examen préalable approfondi. Et dans ce domaine, l’examen des muqueuses orales a toute son importance dans le diagnostic et la planification de soins parodontaux de qualité, comme le souligne Nicolas Labrue.

Il faut aller bien au-delà de l’examen visuel pour découvrir le monde des micro-organismes qui peuplent le parodonte, comme le montrent une nouvelle fois Shao Bing Fong et Martine Bonnaure-Mallet en nous transportant dans le monde fascinant des Capnocytophaga spp !

Dans ce numéro, nous avons aussi le grand plaisir de vous faire part du travail conjoint du Collège National des Enseignants en Parodontologie (CNEP) et de la SFPIO, réunissant des universitaires et des praticiens libéraux, qui ont uni leurs forces sous la direction d’Hélène Rangé pour rédiger des commentaires précieux sur les dernières « Recommandations de bonne pratique de niveau S3 de l’European Federation of Parodontology (EFP) sur le traitement de la parodontite de stade IV ». Un immense merci à Hélène et aux experts-auteurs qui livrent un article remarquable, extrêmement utile pour aider à améliorer les soins prodigués aux patients. Dans un domaine en constante évolution, l’adoption du changement revêt une importance cruciale pour rester à la pointe.

Nous restons dans l’univers de la parodontite de stade IV avec notre dernier opus sur la classification des maladies parodontales et péri-implantaires qui prend fin avec deux cas cliniques illustrant les grades B et C de ce stade.

Comme nous l’avons ouvert sur le congrès de La Grande-Motte, nous finissons ce numéro avec un autre congrès, le Perio Master Clinic d’Anvers qui a réuni plus de 800 participants en mars dernier sur le thème « Perio-Ortho Synergy ». Angéline Antezack, Alexandre Feuillette, Orianne Gondel, Romain Ohanessian, Cyril Ferrier, Hélène Rangé et Théo Ranchain reviennent sur les conférences et démonstrations pratiques de ce rendez-vous qui s’est tenu « à guichet fermé ». Pour ceux qui n’ont pas pu y assister, bonne nouvelle : le prochain Perio Master Clinic International sur le même thème se tiendra à Singapour les 9 et 10 janvier 2024 !

Enfin, une surprise vous attend dans la rubrique Zoom… un regard inédit sur la parodontologie grâce à Pascal De March !

Virginie Monnet-Corti, Rédactrice en Chef et Hélène Rangé, Rédactrice en Chef adjointe

Éditorial
Virginie Monnet-Corti et Hélène Rangé I Lire ci-dessus

Tribune
Pas d’implanto sans paro : entre les deux, on ne choisit pas I Lire ci-dessous
par Olivier Fesquet

Regard sur les habitants du parodonte

Capnocytophaga spp.
par Shao Bing Fong, Martine Bonnaure-Mallet

Derrière l’objectif

par Thierry Degorce

Mise au point parodontologie

Reconstitution de la papille interdentaire à l’aide d’acide hyaluronique : revue systématique
par Charles Alliot, Thibault Lieppe, Zahi Badran, Christian Verner, Assem Soueidan, Xavier Struillou

Classification des maladies parodontales et péri-implantaires

Parodontite stade IV

Mise au point implantologie

Recommandations de bonne pratique de niveau S3 de l’EFP sur le traitement de la parodontite de stade IV : position commune du CNEP et de la SFPIO
par Hélène Rangé, Olivier Huck, Virginie Monnet-Corti, Kévimy Agossa, Catherine Bisson, Martin Biosse-Duplan, Brenda Mertens, Josselin Lethuillier, Marjolaine Gosset, Caroline Fouque

Flash info

Retour sur le Perio Master Clinic d’Anvers
par Angéline Antezack, Cyril Ferrier, Alexandre Feuillette, Orianne Gondel, Hélène Rangé, Romain Ohanessian, Théo Ranchain

Zoom

Maladie parodontale et chiens de compagnie
par Pascal De March

Tribune

“Pas d’implanto sans paro : entre les deux, on ne choisit pas”

C’est tout simplement le titre du prochain congrès de la Société Française de Parodontologie et Implantologie Orale (SFPIO) qui se déroulera à La Grande-Motte.
Dans ces quelques mots, Virginie Monnet-Corti, la présidente scientifique, nous explique de manière très simple la dualité, la complémentarité, l’indissociabilité de ces deux disciplines. « La parodontologie prévient et traite les maladies parodontales, et l’implantologie répare certaines séquelles de ces maladies », souligne‑t‑elle.
Pour parler de ce congrès et rester dans cette dualité, est-ce que le contenu est adapté au contenant et est‑ce que le contenant sera à la hauteur du contenu ?
La meilleure façon de confronter le lieu de réception avec ce programme, c’est de les décrire.

Quinze conférenciers nationaux et internationaux vont se succéder les 9 et 10 juin. Un programme très dynamique avec des temps de parole entre 35 et 50 minutes durant lesquels ne sera traité que le cœur du sujet.

Parmi tous les conférenciers, difficile de choisir. Voici quelques exemples de sujets qui seront abordés.

Nous avons voulu nous rapprocher de la société espagnole de parodontologie et implantologie (la SEPA), et ainsi nous recevrons son président, José Nart (Barcelone), et un membre actif, Ignacio Sanz Sanchez (Madrid). Deux séances en anglais traduites.

José Nart développera l’aménagement des tissus mous péri-implantaires (Treatment and increasement of periimplant soft tissue) et Ignacio Sanz Sanchez évoquera la pose d’implants chez des patients atteints de parodontite : peut-on prévenir la péri-implantite ? (Implant placement in patients with periodontitis: can we prevent peri‑implantitis?).

Sofia Aroca, aux côtés de Caroline Fouque et Sylvie Peirera, nous fera partager son expérience sur le traitement des récessions : « Récessions à la mandibule – Réussites et cauchemars : Parlons-en ».

Philippe Bousquet parlera d’un sujet sur la croissance et l’implantologie ou comment déplacer un implant par traitement orthodontique !

Pour leur part, Hélène Arnal et Istvan Urban échangeront sur l’augmentation osseuse pré-implantaire verticale et horizontale, en essayant de repousser les limites (Vertical and horizontal ridge augmentation: How far can we go?). Un seul sujet, deux orateurs, qui clôtureront le congrès.

La grande nouveauté de ce congrès est la mise en place de séances parallèles pour les assistant(e)s dentaires, comme cela existe dans d’autres pays européens. Nous proposons pour la journée du vendredi tout un programme dédié aux assistants dentaires et aux futures assistants dentaires de niveau 2.

Six thèmes seront abordés pour les former aux traitements des maladies parodontales et au traitement implantaire. Une journée présidée par Michèle Reners et Didier Diasparra.

Et comment ne pas évoquer le lieu du congrès ? La Grande-Motte, ville méditerranéenne, ville singulière, patrimoine du XXe siècle, créée dans les années 70, a la particularité d’avoir été entièrement dessinée par un seul architecte, Jean Balladur. Il a conçu l’intégralité de la cité, ce qui en fait un lieu unique. Avant lui, seuls deux architectes, au XXe siècle, ont pu relever ce défi : Oscar Niemeyer à Brasilia et Le Corbusier à Chandigarh.

Nous pourrons (re)découvrir cette ville singulière et admirer des constructions inspirées des pyramides précolombiennes, ou des formes de la nature, comme la capitainerie, en forme de cétacé.

La pièce maîtresse : le palais des congrès, patrimoine classé, est en forme de « réservoir » qui, selon Jean Balladur, est un lieu où « les congressistes viendront s’abreuver de connaissances », un lieu unique, idéal pour recevoir le congrès de la SFPIO.

Cette ville construite à partir d’une page blanche, est résolument tournée vers la mer et la nature. Bordée par l’étang de l’Or, l’étang du Ponant et la Méditerranée, La Grande-Motte est un parc de 22 000 arbres où le piéton et le cycliste sont rois. Le tout protégé par le réseau Natura 2 000.

Loisirs, nature ainsi que la proximité de Montpellier et sa Place de la Comédie, en font une destination idéale pour passer un week‑end de juin.
Un programme exceptionnel dans un lieu tout aussi exceptionnel, profitons de ces moments d’échange et de partage des connaissances pour se retrouver autour de la SFPIO.