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Coup de gueule
Guillaume Lecocq
Mini-vices ou minivis ? Pourquoi les minivis ne sont pas un ancrage !
Par ce titre, j’espère vous interpeller.
Depuis des années, on nous ressasse que les minivis sont un ancrage absolu, comment soutenir qu’elles ne sont absolument pas un ancrage ?
Par lassitude !
Par lassitude de voir des propositions thérapeutiques et des plans de traitement voulant défier l’ancrage grâce aux minivis et prétendre ainsi résoudre tous les problèmes biomécaniques.
L’ancrage sert au déplacement dentaire, et ne voir le déplacement dentaire qu’à travers le prisme déformant du besoin d’ancrage occulte une partie essentielle de la biomécanique : le système de forces à mettre en place pour obtenir le déplacement souhaité.
Lorsqu’on transfère l’ancrage de la dent à une minivis, cela vient changer le point d’application de la force et donc l’intégralité des vecteurs forces mis en place sur les dents à déplacer.
Il va falloir repenser le système de force et pas seulement modifier le point d’ancrage. Trop souvent, les minivis sont utilisées comme nouveau point d’accroche du système élastique pour ne pas solliciter certaines dents. Mais le changement d’orientation des forces est oublié, créant des effets parasites nouveaux sur les dents à déplacer.
Les lignes d’action des forces passant par les minivis ne sont plus parallèles au plan de slots et génèrent une composante verticale non souhaitée. Le problème d’ancrage est donc levé par l’utilisation de la minivis, mais les effets parasites induits ne doivent pas être négligés.
En outre, les minivis posent un problème technique : leur positionnement dépend des sites disponibles et de leur qualité. Il n’est pas toujours possible de placer les minivis dans la position idéale pour le système mécanique souhaité, ce qui accroît les effets parasites à prendre en considération et à contrer.
Afin de résoudre le problème d’implantation, certains auteurs proposent d’utiliser toujours le même site fiable et développent des mécaniques toujours plus complexes pour espérer réaliser des mouvements dentaires dans les trois dimensions de l’espace.
Finalement, l’ancrage est simplifié, mais la mécanique est complexifiée.
Est-ce que cela se justifie d’un point de vue clinique ?
Il existe un ancrage naturel qui a été très bien décrit avant même l’existence des minivis et qui reste toujours valable !
Il ne faut pas négliger ces avantages que nous offre le contexte clinique et qui permettent une mécanique simple et maîtrisée limitant les risques d’effets parasites.
Ainsi, l’ancrage dentaire reste un ancrage valable, depuis longtemps décrit entre autres par Jarabak. Il peut être complété par un renfort d’ancrage mécanique : arc transpalatin, butée sur l’arc pour maintenir le périmètre d’arcade…
Les contextes fonctionnel et squelettique, hypo- ou hyperdivergent / hypo- ou hypertomique, influencent également l’ancrage. L’occlusion inter-arcade plus ou moins engrénante est aussi à prendre en considération.
Ces différents ancrages naturels ne doivent pas être oubliés au profit de systèmes techniques à la mode. Tout ce qui est techniquement ou technologiquement faisable n’est pas nécessairement cliniquement souhaitable et optimal.
En réalité, les minivis doivent être considérées non pas comme un ancrage, mais comme une partie de l’ancrage, qui doit donc être complétée par une réflexion sur la méthode de connexion avec la résistance mobile (la ou les dent(s) à déplacer) et la nouvelle orientation des forces ainsi générées. Cela permet d’éviter de mettre en œuvre une mécanique complexe que la réflexion clinique sur l’ancrage naturel aurait pu simplifier.