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Information dentaire

L'Orthodontiste n°2 - 15 avril 2024

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Edito

Un adolescent sur 5 ! Un adolescent sur 5 est en souffrance psychique. Nous savons tous que l’adolescence est une période de transition difficile, les transformations biologiques s’accompagnent de transformations physiques, plus ou moins bien acceptées, mais aussi psychiques profondes et d’une modification des liens et des relations avec les parents, les adultes et surtout les pairs. L’adolescent peut être fragile. Les adolescents d’aujourd’hui sont confrontés à une réalité particulièrement anxiogène :...

Un adolescent sur 5 !

Un adolescent sur 5 est en souffrance psychique.

Nous savons tous que l’adolescence est une période de transition difficile, les transformations biologiques s’accompagnent de transformations physiques, plus ou moins bien acceptées, mais aussi psychiques profondes et d’une modification des liens et des relations avec les parents, les adultes et surtout les pairs. L’adolescent peut être fragile.

Les adolescents d’aujourd’hui sont confrontés à une réalité particulièrement anxiogène : la pandémie de la Covid 19 et le confinement imposé, la guerre en Europe, la crise climatique, les conséquences de l’inflation, la violence quotidienne, attentats, agressions de plus en plus fréquentes même en milieu scolaire… Cette génération hyperconnectée reçoit presque constamment des informations anxiogènes ou des fake news tout aussi alarmantes. Sur les réseaux sociaux, des scènes violentes, filmées sur les portables, lui sont régulièrement exhibées. Hyperconnectés, ces adolescents sont aussi plus exposés au cyberharcèlement (là encore, 1 adolescent sur 5 en est victime). Ceci explique sûrement en partie pourquoi, malgré les campagnes de prévention menées par les autorités, le nombre d’adolescents en souffrance ne diminue pas.

Si nous rapportons cette statistique à nos consultations, un constat glaçant s’impose : nombre de nos patients sont en souffrance psychique et nous sommes loin de les avoir tous repérés.

Face à une génération aux codes si différents des nôtres, codes que nous maîtrisons mal, il est encore plus difficile de distinguer le normal du pathologique ou, comme le souligne la page spéciale du site Ameli, de distinguer le jeune qui traverse « sa crise d’adolescence » du jeune en souffrance psychique.

Le traitement d’orthodontie est presque un passage obligé à l’adolescence. Mais les motivations et le ressenti des adolescents peuvent être variés, parfois moins évidents qu’il n’y paraît. Ainsi, l’amélioration esthétique recherchée du sourire ou du visage, principal motif de consultation pour les patients, peut être spontanée, naturelle et raisonnable ou dissimuler des tendances dysmorphophobiques ou la volonté de faire disparaître un objet de moqueries, voire de harcèlement. Dans certains troubles du comportement alimentaire, le traitement d’orthodontie peut même servir d’« alibi » aux restrictions alimentaires. Il peut aussi, pour certains, être une contrainte supplémentaire dans un contexte difficile.

En tant qu’orthodontistes, nous avons la chance de suivre régulièrement nos patients, souvent pendant plusieurs années. L’opportunité pour nous de dépister un changement physique ou comportemental, signe de cette souffrance, mais aussi de tisser une relation de confiance avec eux.

Commencer à parler est, pour ces patients, un premier pas vers la guérison. Nous devons les écouter, les orienter vers des professionnels compétents et les accompagner.

Nous avons essayé dans ce numéro, avec l’aide d’experts que nous remercions vivement de leur participation, de répondre à diverses questions posées par la souffrance psychique de certains adolescents. Nous avons ainsi demandé aux Docteurs Pommereau, Tonnadre et Groulier, psychiatres à la Clinique Béthanie de Talence, de nous aider à repérer les signes d’alerte de ces troubles psychiques des adolescents et de nous préciser la conduite à tenir. Le Docteur Pommereau fait ensuite un point sur le harcèlement scolaire et sa prise en charge. Le Docteur Benkimoun nous éclaire sur les risques de dysmorphophobie chez les jeunes patients d’un cabinet d’orthodontie et, enfin, le Pr Colon partage son expérience de la prise en charge odontologique des jeunes patients présentant des troubles du comportement alimentaire.

Très bonne lecture à tous.

Voir plus

Éditorial
Claudie Damour-Terrasson

Avant-propos
Marie-José Boileau

Actualités
Nicolas Fontenelle

Troubles psychiques des adolescents

Revue de presse scientifique

Carole Charavet

Rencontre avec… Marie Groulier, Xavier Pommereau, Laurie Tonnadre

Souffrance psychique de l’adolescent :  conduite à tenir par l’orthodontiste
Propos recueillis pas Marie-José Boileau

Point sur…

Harcèlement et cyberharcèlement : repérage des signaux
Xavier Pommereau

Mise au point

La dysmorphophobie chez l’adolescent et les conséquences en orthopédie dento-faciale
Franck Benkimoun

Point sur…

Troubles des conduites alimentaires : incidences sur la prise en charge orthodontique
Pierre Colon, Agathe Denis, Gauthier Dot

Fiche détachable

Numéros et contacts utiles

Mise au point

Plagiocéphalie positionnelle et torticolis : quel impact sur les structures dento-alvéolaires squelettiques ?
Gianni Marangelli

Précongrès

95e Réunion scientifique de la SFODF : La réévaluation thérapeutique
Carole Charavet

Postcongrès

AFFF Lausanne 2024 : Fentes faciales, fin de croissance, succès et échecs
Bruno Grollemund


J’ai bientôt vingt ans, avec vous !

Le 20 décembre 1993, je découvrais la presse médicale après un parcours de dix ans dans la santé et, très vite, je suis devenue présidente d’un jeune groupe de presse médicale, baptisé ALJAC.

Dès 1994, J’imaginais La Lettre du Cancérologue qui s’inspirait de Current Opinion et devenait une publication de synthèse scientifique de haut niveau dotée d’une organisation éditoriale exigeante et structurée. Ainsi a été façonné notre premier modèle et fondée notre philosophie « rigueur et innovation ».

Les Lettres se sont multipliées et ont progressivement ouvert la voie aux Courriers, aux Correspondances ainsi qu’aux Images. Et Médecine & enfance, la revue bien connue des pédiatres et des généralistes, est venue rejoindre notre collection. En 2023, nous nous sommes emparés du concept « une seule santé » pour créer de nouvelles revues, La revue de la Pratique Avancée et Médecine et Chirurgie Animales. Edimark est aujourd’hui connu et reconnu dans le paysage de la presse médicale spécialisée.
En février 2008, grâce à une entrevue à notre syndicat de la presse et des éditions de professionnels de la santé (SPEPS) où j’étais secrétaire générale, j’ai eu une merveilleuse opportunité de m’investir dans le champ de la Médecine Bucco-Dentaire, en me rapprochant de l’Information Dentaire. Chaque titre était une société. Ainsi, j’ai réuni L’Information Dentaire, Réalités Cliniques et Stratégie Prothétique. Une belle rencontre avec Michel Pompignoli m’a permis de développer une nouvelle aventure éditoriale toujours sur le modèle Current Opinion. L’Information Dentaire, L’Information Dentaire Tendances et Id MAG, puis Profession Assistante Dentaire,

L’Orthodontiste, Bio-Matériaux Cliniques et plus récemment, Parodontologie Implantologie Orale ont étoffé notre collection. Notre savoir-faire sur tous les supports est apprécié de la profession.

Nous avons fêté ensemble les 100 ans de notre hebdomadaire, L’Information Dentaire, en juin 2019, la première édition de notre journée scientifique également et une belle soirée au musée Jacquemart André.

Une fois n’est pas coutume, je compte avec vous : un, deux, trois… dix-sept ans, sept publications, des ouvrages, un site, un service ABCdent et une nouvelle activité, IdWebformation ! Que de moments précieux, forts et stimulants ! De nos rendez-vous à l’ADF, ou lors de nos congrès dans l’Hexagone, ou encore sur les congrès européens, nous n’avons eu de cesse de venir à votre rencontre pour partager avec tous nos lecteurs notre passion de la médecine bucco-dentaire et de la transmission des connaissances sur le papier comme sur le numérique.

Notre groupe de presse indépendant a été régulièrement récompensé pour la qualité de ses réalisations lors du Grand Prix éditorial créé par le SPEPS… Pourtant, sans vouloir parodier Barbara, je dois avouer très sincèrement que notre plus belle reconnaissance, c’est à vous que nous la devons !

Cette très belle histoire, écrite avec vous et pour vous, n’aurait pas été possible sans l’implication de femmes et d’hommes d’exception qui ont eu à cœur de mettre leur expérience, leur curiosité d’esprit, leur énergie au service du partage des savoirs. À ce titre, je tiens ici à remercier très chaleureusement les rédacteurs en chef de nos publications. Ces compagnons – parfois de la première heure – m’ont fait confiance et m’ont encouragée dans mes initiatives : Jean-Pierre Attal, Michel Bartala, Marie-Josée Boileau, Julien Brousseaud, Marwan Daas, Olivier Etienne, Maxime Helfer, Corinne Lallam, Jean-Jacques Lasfargues, Jean Paul Louis, Virginie Monnet-Corti, Michel Pompignoli et Michèle Reners.

Je leur en sais infiniment gré.

J’aimerais aussi vous faire partager une grande fierté dont, peut-être, vous ne savez rien, vous qui nous lisez sans nous voir… Imaginez que, au sein de l’équipe qui m’accompagne, nombreux sont ceux qui déjà m’entouraient il y a presque vingt ans… Aujourd’hui, je suis Présidente fondatrice du groupe Philia Medical Editions (Edimark, groupe Id et l’Agence de communication santé PRPA). La fidélité serait-elle synonyme de longévité ?

Et demain, me demandez-vous ? Le défi qui me motive en tant que présidente de L’Information Dentaire est d’accueillir une jolie publication désirée de longue date, la revue Clinic, et de transmettre le flambeau à Franck Rouxel, directeur d’IdWebformation et directeur général de l’Information Dentaire depuis janvier 2024, entourée de la belle équipe de direction, Nathalie, David, Sakina, Barbara, Sylvie, Solange et Lauriane – et également pour un juste respect de nos auteurs scientifiques et de vous-mêmes, chers abonnés – est l’inscription de nos revues dans la formation continue et qu’elles soient de plus en plus lues, vues, écoutées, interactives, stimulées par l’avènement de l’IA générative… Gageons qu’il ne faudra pas vingt ans pour y parvenir !

À vos côtés, passionnément,

Claudie Damour-Terrasson, Présidente du groupe et directrice des publications du groupe Information Dentaire