L'Orthodontiste n°3 - 15 juin 2023

Projet assistant(e)s de niveau II : un éléphant qui accouche d’un soupir !

Le projet d’assistante de niveau 2, j’avoue que je n’y croyais pas. J’avais ouï-dire que cela existait déjà dans les pays voisins. Cela constitue sans aucun doute un plus dans l’offre de soin et une amélioration de la prise en charge des patients, en particulier dans une logique hygiéniste.

La France allait-elle enfin sortir de sa léthargie et proposer à nos équipes une évolution de carrière ?

De moratoire en moratoire, de débat en débat, les décisions sont différées, installant un vide qui est le lit des choix que personne n’accepte d’assumer. Mon professeur de philosophie disait : « Plus la loi est stricte, plus la permissivité est grande. »

Quand les premiers articles sont sortis… déception : les attributions de fonctions étaient timides. Et puis j’apprends que la riche idée serait finalement de n’autoriser qu’une seule assistante de niveau 2 par cabinet. Autant dire que l’éléphant accouche d’une souris !

Vous vous voyez, vous, réunir votre équipe et annoncer que c’est Anna qui deviendra assistante de niveau 2 et pas Julie ? La zizanie en perspective et à juste titre. À moins de leur demander de choisir elles-mêmes celle qui aura un poste à responsabilité plus élevée avec gratification à la clé ? Et quand vous recevrez le CV d’une candidate efficace et compétente, vous renoncerez à l’engager parce qu’elle sera de niveau 2 et que vous aurez déjà quelqu’un de niveau 2 dans votre cabinet ?

Voilà un cadeau de plus fait aux centres dentaires qui affichent déjà un grand « ORTHODONTIE » en devanture, quand vous vous inquiétez de chaque terme que vous utilisez sur votre plaque professionnelle. À eux la kyrielle de praticiens et donc la kyrielle d’assistantes de niveau 2 et à nous, les orthodontistes de cabinets, de rester en rade !

par Sarah Chauty,spécialiste qualifiée en ODF, Maître de conférences, Lyon. Membre du comité éditorial