Éditorial
Déchéance à la benne ! I Lire ci-dessous
par Sarah Chauty
Actualités
par Nicolas Fontenelle
Revue de presse scientifique
par Philippe Amat
- Évaluation des changements verticaux postopératoires 10 ans après une chirurgie orthognathique contemporaine de classe II ou III
- Traitement orthodontique habituel après condylectomie chez les patients présentant une hyperplasie condylienne unilatérale active
- Effets squelettiques et dentaires de l’appareil de Herbst associés à des dispositifs d’ancrage temporaires :
une revue systématique avec méta-analyse - L’influence des applications mobiles et des interventions basées sur les médias sociaux pour produire un changement de comportement chez les patients en orthodontie : une revue systématique et une méta-analyse
Infraclusion antérieure
La Matrice linguale active (MLA) : traitement fonctionnel de la posture et de la fonction linguales
par Cécile Valéro
Correction de l’infraclusion avec les mini-implants d’ancrage
par Caroline Cazenave
Gestion orthodontico-chirurgicale d’un cas de béance et importance de la prise en charge fonctionnelle
Paul Cresseaux, Raphaël Filippi, Rémy Vautrin, Caroline Alvarado
Parcours
Rencontre avec Sandrine Hermer, béance et éducation fonctionnelle : « Je ne peux pas envisager de corriger une béance antérieure dans un contexte dysfonctionnel »
Propos recueillis par Sarah Chauty
Édito
Sarah Chauty
Spécialiste qualifiée en ODF maître de conférences, lyon
Coordinatrice du numéro
Déchéance à la benne !
Comment s’appelait-elle déjà ? Océane ? non, Alexiane ? ah, Oriane, c’est ça. Vous êtes en salle d’attente pour accueillir Oriane qui est devenue une jeune adulte. Il va peut-être falloir la vouvoyer ? Dire que la dernière fois que vous vous êtes vues c’était une petite adolescente avec une frange et des cheveux longs !
Ah oui, c’est ça, elle a un problème avec son fil de contention. Votre assistante vous en avait parlé. Vous voilà à discuter : elle fait des études pour devenir professeure des écoles. Elle se demande si elle ne devrait pas acheter un appartement. Son frère est étudiant à Grenoble, il a changé de cursus. Ah… et le fil de contention ? Elle ouvre la bouche. Ouf, rien de dramatique, le fil est décollé mais les dents n’ont pas bougé, vous êtes fière, ça y est, vous vous sentez le meilleur orthodontiste de la terre. Opération recollage.
Au moment de la laisser partir, vous vous rendez compte que, prise dans la discussion, vous avez omis de regarder l’occlusion. « Croque », et là… stupeur… le meilleur ortho de la terre ? Vous découvrez une infraclusion antérieure. Vous dégringolez dans votre propre estime. Un instant – honte à vous ! – vous envisagez même de ne rien lui dire… car elle n’avait rien remarqué, mais non, évidemment, il ne faut pas… il faut être honnête !
L’instant d’après, vous recherchez frénétiquement dans son dossier la faute, le péché : le traitement était-il bien fini ? la rééducation ? quand l’avez-vous entreprise ? quelle était la divergence initiale ? c’est vrai qu’elle avait un sourire gingival, vous auriez dû vous douter, repérer les signes avant-coureurs, traiter différemment peut-être, plus tôt ? plus tard ?
Parce que l’étiologie de l’infraclusion est plurifactorielle, parce que le diagnostic s’est enrichi d’une lecture de plus en plus fine du visage et de la dysmorphose, parce que les outils thérapeutiques ont évolué et parce que les échecs thérapeutiques sont encore nombreux, nous avons envisagé ce numéro sur l’infraclusion antérieure. Les articles ont été tellement riches que, sous l’impulsion de Claudie Damour-Terrasson et de Marie-José Boileau, nous vous proposons aujourd’hui le premier numéro sur ce thème, qui sera suivi au mois de juin d’un second opus !
Un dernier mot avant de nous quitter : si vous n’avez pas compris le titre, nous vous invitons à le relire plusieurs fois, car il y a des finitions en son sein !