Éditorial
L’uberisation, une évolution inéluctable de l’orthodontie ?
par Emmanuel Frèrejouand
Avant-propos
par Marie-José Boileau
Actualités
par Nicolas Fontenelle
Revue de presse scientifique
par Carole Charavet
Ligne de conduite
La communication en orthodontie : du transistor aux réseaux sociaux
par Emmanuel Frèrejouand
Numérique
Le parcours numérique du patient au cabinet d’orthodontie
par Cécile Valéro, Raphaël Sebbag et Sarah Chauty
Mise au point
Dissonance cognitive et stress du soignant : un lien à connaître
par Christine Muller
Vie professionnelle
La relation malade-médecin en souffrance(s) ?
par Isabelle Moley-Massol
Législation
Aspects juridiques de la communication professionnelle
par Yves Soyer
Mémoire de D.E.S.
Coopération et hygiène bucco-dentaire en orthodontie, l’apport des nouvelles technologies : une étude sur une application de suivi à distance des patients
par Charles Frans
Postcongrès
Les 100 ans de la SFODF
par Élise Pastwa et Sarah Chauty
Nouveautés
L’uberisation : une évolution inéluctable de l’orthodontie ?
Emmanuel Frèrejouand
Président de la commission de communication et d’information de la Fédération Française d’Orthodontie
C’est en 2014 que le publicitaire Maurice Lévy a popularisé le néologisme « uberisation ».
Il provient de la firme américaine Uber qui, en généralisant son service de voiture avec chauffeur, a étranglé une profession entière : les chauffeurs de taxi. Elle a imposé un modèle d’entreprise qui repose sur la rentabilité d’un secteur d’activité grâce à l’évitement de contraintes réglementaires ou législatives, de mutualisation de ressources, la diminution des coûts d’infrastructure et la quasi-instantanéité de mise en relation du client avec l’entreprise grâce à une maîtrise de l’outil informatique.
Que s’est-il finalement passé depuis ? Un conflit social retentissant, une arme puissante pour les 60 000 taxis français, s’est peu à peu déplacé sur le terrain juridique et législatif. Cette crise a bien sûr affecté le modèle développé par l’entreprise et le concept d’uberisation, sans pour l’instant les terrasser. Mais force est de constater que Uber a bousculé les habitudes et engendré des aspects positifs. Les taxis traditionnels manquaient d’aspects qualitatifs et n’offraient
pas toujours un service reluisant. C’est la jeune génération de taxis qui a retroussé les manches et changé cette image
en proposant des voitures haut de gamme et propres, des chauffeurs bien habillés, renseignant les clients, et aimables. Il est également désormais possible de réserver son « G7 » via une application, de payer en ligne sans avoir besoin
de monnaie…
Cela ne vous rappelle rien ? L’orthodontiste de 2021 fait face à un type de concurrence finalement assez proche
de ce qu’ont connu les taxis depuis dix ans (évitement des contraintes réglementaires, mutualisation des ressources, infrastructures différentes, applications Android ou iOS). Nous ne sommes pas condamnés au déclin pour autant.
Même si une opération escargot sur le périphérique parisien aux heures de pointe n’est pas notre fort, nous avons
des cartes en main.
Notre grande force réside dans la formation initiale de qualité que nous avons reçue par le CECSMO puis l’internat,
et l’incessante quête de formation continue que nous commençons à assouvir de nouveau avec la levée progressive des restrictions sanitaires. Nous devons la mettre à profit pour nous réinventer dans le cadre de nos exercices libéraux afin d’octroyer à nos patients des soins de qualité dans un environnement bienveillant, et ainsi renforcer notre statut d’orthodontistes, professionnels de santé.
Il faut solliciter nos syndicats pour obtenir l’harmonisation des réglementations.
Il est enfin important de continuer d’informer les patients, qui sont de plus en plus nombreux à privilégier la qualité de la relation de soin et la parfaite exécution de leur projet thérapeutique.
Pour notre profession aussi, c’est des jeunes praticiens que la riposte viendra. Cela a déjà commencé !