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Information dentaire

L'Information Dentaire n°11 - 19 mars 2025

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Edito

L’occlusion, tous concernés Tel était le thème des 41es Journées Internationales du Collège National d’Occlusodontologie (CNO), qui viennent de se dérouler à Lille dans le cadre somptueux du Palais de la Bourse. Les experts de différentes disciplines ont rappelé la place centrale qu’occupe l’occlusion dans nos thérapies. Pendant de nombreuses années, pour beaucoup d’entre nous, occlusion a rimé avec confusion. Nous hésitons souvent entre la crainte de l’excès en...

L’occlusion, tous concernés

Tel était le thème des 41es Journées Internationales du Collège National d’Occlusodontologie (CNO), qui viennent de se dérouler à Lille dans le cadre somptueux du Palais de la Bourse. Les experts de différentes disciplines ont rappelé la place centrale qu’occupe l’occlusion dans nos thérapies. Pendant de nombreuses années, pour beaucoup d’entre nous, occlusion a rimé avec confusion. Nous hésitons souvent entre la crainte de l’excès en risquant une surocclusion et la tentation de minimiser les volumes, qui entraînerait une sous occlusion. Pourtant, de nos jours, il est possible d’optimiser l’occlusion sans la perturber grâce à des paramètres simples tout en évitant les pièges.

La gestion de l’occlusion est évidemment cruciale lorsqu’il s’agit de réhabilitation orale et de rendre aux patients non seulement un beau sourire, mais aussi une fonction phonétique et masticatoire avec des contacts occlusaux nombreux et correctement positionnés. Dans ce numéro, l’article de Jean-Daniel Orthlieb, Maxime Gourmet et Jean-Philippe Ré sur la relation centrée vous plonge dans cette discipline si importante en odontologie.

La qualité des matériaux utilisés a aussi son importance et faire le bon choix n’est pas toujours aisé. Il faut prendre en compte leur vieillissement, qui peut avoir un impact sur l’occlusion. En ce qui concerne les prothèses implanto-portées, leur ajustement occlusal mérite une grande attention et elles nécessitent un suivi occlusal au même titre qu’un suivi parodontal à long terme.

Quant aux technologies digitales, elles ouvrent de nouvelles perspectives dans le domaine de l’occlusion face aux techniques conventionnelles. Les outils numériques à disposition apportent des fonctionnalités inédites et proposent une nouvelle vision de l’occlusion.

Concernant l’orthopédie dento-faciale puis l’orthodontie, la vision myofonctionnelle tend à remettre les enfants sur les rails d’une croissance harmonieuse et à offrir aux adultes un meilleur équilibre oro-cranio-facial.

L’organe dentaire seul ne peut assurer ses fonctions occlusales que s’il bénéficie d’un tissu de soutien, en d’autres termes une dent sans parodonte ne peut pas mastiquer. Alors que les relations entre l’occlusion et les maladies parodontales semblent évidentes, elles ont pourtant fait couler beaucoup d’encre. L’occlusion a d’abord été accusée de tous les maux parodontaux, puis l’inverse a été affirmé. Toutes ces controverses ont longtemps terni leurs relations. Mais, à l’heure actuelle, un consensus est établi sur le rôle de cofacteur et des solutions thérapeutiques simples et non systématiquement invasives existent.

Une bonne occlusion est nécessaire au maintien d’une bouche saine et fonctionnelle et un bilan régulier de l’occlusion doit être réalisé, au même titre que les bilans carieux ou parodontaux font partie de notre quotidien. Alors sortez vos pinces de Miller et vos papiers occlusaux, fins !

Michèle Reners, Rédactrice en chef

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Édito

L’occlusion, tous concernés
Michèle Reners

Billet d’humeur

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Connaissances, attitudes et pratiques des chirurgiens-dentistes en France au sujet de la détection du cancer oral : résultats d’une enquête nationale
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Actualité hebdo
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De la lecture à la clinique : analyse de l’article

« A 4-year follow-up of root canal obturation using a calcium silicate-based sealer and a zinc oxide-eugenol sealer: A randomized clinical »
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Entre obligations et opportunités, comment bien appréhender l’usage des réseaux sociaux ?
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Billet d’humeur

Supprimer les SPST

Le 17 janvier dernier, comme chaque année à la même époque, et comme des milliers et des milliers de micro-employeurs, j’ai rempli consciencieusement le formulaire en ligne de l’association de médecine du travail à laquelle je suis affilié ! Le site génère automatiquement la facture ; elle est de 378 €TTC pour mes trois salariées, soit 126 € par personne. Par curiosité, j’ai vérifié la facture de l’an passé, c’était 78,50 € TTC par salariée !

Est-ce bien légal une telle augmentation ? Je regarde ce que dit la jurisprudence ; par un arrêt de principe en 2018, la cour de cassation avait précisé la règle : « La cotisation doit être fixée à une somme, par salarié équivalent temps plein de l’entreprise ». Très bien ! Mais cette cotisation doit correspondre à un service, sinon quelle est sa justification ? Surtout quand le service s’est évanoui depuis des années.

Mes deux salariées les plus anciennes n’ont pas vu l’ombre d’un médecin du travail depuis 2019. La plus jeune, embauchée il y a deux ans, devait bénéficier d’une « visite d’information et de prévention » avec une infirmière (pas de médecin) qui lui aurait débité les conseils d’une brochure sur la prévention… Elle n’y a même pas eu droit, la « consultation » a été annulée quinze jours avant, sans explication ni report.

Résultat : une flambée des cotisations, mais zéro consultation, zéro suivi. Et des années que ça dure !

Je me renseigne autour de moi ; des chirurgiens-dentistes mais aussi des médecins, un notaire, trois kinés… Tous subissent en silence les cotisations qui augmentent et un service en filigrane. Aucun n’a droit à une seule consultation annuelle par salarié !

En tant qu’employeur, je suis obligé d’adhérer à un service de prévention et de santé au travail (SPST), pour assurer la prévention des risques professionnels et le suivi de la santé de mes employés. Mais en l’espèce ce service est devenu fantomatique, et il coûte de plus en plus cher.

En médecine libérale, une consultation coûte 30 €. Avec 126 € par an, chaque salariée aurait quatre consultations annuelles chez le médecin de son choix. Au lieu de ça, nous sommes obligés de financer un système opaque, inefficace, qui assure une seule chose : un courriel en janvier pour exiger d’énumérer nos employés et de payer.

Il est temps de supprimer purement et simplement les SPST, ces structures devenues parasites, totalement inopérantes, et de les remplacer par une obligation, à la charge de l’employeur, de faire réaliser une, deux, trois consultation(s) médicale(s) annuelle(s) à chaque salarié, lui assurant une réelle prévention et un suivi médical digne de ce nom.

@marcsabek