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Information dentaire

L'Information Dentaire n°5 - 12 février 2025

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Edito

Émotion… Alors que je marche dans la rue en direction de mon cabinet, soudain une femme s’approche et me lance « Bonjour, comment vas-tu ? », tout en me faisant la bise. Très agréablement surpris, j’ai la sensation de vivre la chanson d’Alain Souchon* même si, dans mon cas, le baiser reste très amical car seulement jugal. Une fois son élan estompé, elle recule : « Oh pardon, mais vous êtes mon dentiste ! » Elle est...

Émotion…

Alors que je marche dans la rue en direction de mon cabinet, soudain une femme s’approche et me lance « Bonjour, comment vas-tu ? », tout en me faisant la bise. Très agréablement surpris, j’ai la sensation de vivre la chanson d’Alain Souchon* même si, dans mon cas, le baiser reste très amical car seulement jugal. Une fois son élan estompé, elle recule : « Oh pardon, mais vous êtes mon dentiste ! » Elle est victime de la confusion entre une personne que l’on voit fréquemment (c’est une patiente en cours de soins) et une relation amicale.

Nos sens nous jouent parfois de drôles de tours, et peuvent complexifier la gestion de nos émotions, toutes nos émotions. Les parties émotionnelle et rationnelle de notre cerveau ne sont pas toujours en équilibre. Ce peut être une simple phobie que l’on sait irraisonnée sans pour autant pouvoir la contrôler, comme celle des misophones obligés de quitter un dîner car au bout de leur capacité à supporter les bruits des mastications. Ou cette anxiété qui monte lors d’une intervention chirurgicale car tout ne se passe pas comme nous l’avions prévu. Ces instants où notre raison perd pied, où le stress tente de nous accaparer, de nous emprisonner. Il faut avoir alors la capacité, même un court instant, de reculer, de s’isoler mentalement pour pouvoir reprendre pied, mieux se contrôler. Quand l’émotion devient envahissante, nous submerge, il faut parfois savoir accepter l’aide extérieure qui va nous permettre de nous recentrer, de retrouver l’équilibre entre l’émotion et la raison. La relation alors construite avec nos assistant(e)s peut se révéler salvatrice. Mais les émotions sont aussi souvent purement positives, elles stimulent nos sens. Cette odeur bénéolente qui nous rappelle un moment, une personne et fait monter un sourire. C’est aussi l’émotion spontanée, vraie, d’un instant partagé, d’une discussion libérée en toute confiance. Profitons pleinement de tous ces moments pour sourire, car sourire est bon pour la santé**.

Dans ce numéro, nous avons voulu partager avec vous des articles de médecine directement liés à la médecine bucco-dentaire et/ou utiles pour votre santé et celle de vos patients. Notamment un rappel sur la nécessité de faire du sport avec tous les bénéfices que cela comporte, notamment des émotions stimulantes sources de sourire par l’effort accompli.

Bonne lecture.

Michel Bartala, Rédacteur en chef

* Alain Souchon – le baiser.
** Cross MP, Acevedo AM, Leger KA, Pressman SD. How and why could smiling influence physical health?
A conceptual review. Health Psychol Rev. 2023 Jun;17(2):321-343.

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Éditorial
Émotion…  I Lire ci-dessus
Michel Bartala

Avant-propos
Le stress ami ou ennemi ?
Michèle Reners

Actualités

Douleurs dentaires et animaux de compagnie
Pascal De March

Presse médicale spécialisée
Philippe Léonard

Actualité hebdo
Nicolas Fontenelle

Du côté de la Médecine

Sommeil

Le neurostimulation du nerf hypoglosse dans le traitement du SAHOS
Emilie Béquignon

Syndrome d’apnées-hypopnées obstructive du sommeil de l’adulte : quel traitement, pour quel patient ?
Marie-Françoise Vecchierini, Sandrine Launois-Rollinat

Les orthèses d’avancée mandibulaire
Gilles Besnainou

Activité physique

Bienfaits de l’activité physique et maladies cardiovasculaires, comment ça marche ?
François Carré

Activité physique et sportive en prévention primaire
Martine Duclos

Activité physique et sportive en prévention secondaire
Bruno Pavy

Femme enceinte et médicaments

Quels anti-infectieux restent contre-indiqués chez la femme enceinte ?
Sophie Gautier, Annie-Pierre Jonville-Bera

Pharmacocinétique des médicaments chez la femme enceinte
Guillaume Becker, Estelle Ayme-Dietrich

Enfant et régime alimentaire

Scorbut infantile : un regain de vitamine
Lindsay Osei, Zein Assad, Naïm Ouldali, Ulrich Meinzer

Régimes végétaliens chez l’enfant et l’adolescent : quels risques pour la santé ?
Julie Lemale, Emmanuel Mas, Camille Jung, Patrick Tounian, Marc Bellaïche

Évasion

Musique, cinéma, jeune public, danse, littérature…
Découvrez notre sélection d’événements

Art

ART sans FRONTIÈRES
Thierry Leroux


Avant-propos

Le stress ami ou ennemi ?

Le stress est considéré comme un facteur de risque de très nombreuses pathologies. Il est accusé de tous les maux et, s’il n’est pas géré ou traité à temps, peut conduire au burnout. Ce terme de « burnout » est apparu dans les années 70 et est aujourd’hui reconnu par l’Organisation Mondiale de la Santé comme « un syndrome résultant d’un stress chronique au travail qui n’a pas été géré avec succès ». Il s’agit d’un épuisement professionnel particulièrement intense avec une perte d’énergie accompagnée d’angoisse.

Mais le stress est pourtant une réaction dynamique du corps qui réagit pour le sauver, comme un instinct de survie ! C’est grâce à lui que vous échapperez à la voiture qui ne vous avait pas vu ! C’est la réponse de l’organisme face à une menace interne ou externe. Selon l’interprétation que le sujet va en faire, s’ensuivront des réactions pouvant instaurer un état de stress chronique qui aboutira à un épuisement. En revanche, dans le cas où les ressources du sujet le permettent, cet état de stress ne sera pas atteint et l’organisme aura pu retrouver son équilibre. Il est donc important de remarquer quels sont les signes d’alarme de stress avant qu’il n’ait des effets délétères sur notre santé.

Lorsque nous réalisons l’anamnèse d’un nouveau patient ou d’un patient déjà suivi, le facteur de stress devrait être renseigné. Il existe des questionnaires pour l’évaluer, qui permettent une mesure plus objective car chacun, selon sa personnalité, l’exprime de différentes manières (introvertie ou extravertie). Un patient stressé aura une moins bonne réponse immunitaire et un changement de comportement (en prenant moins bien soin de lui). Ces deux effets sont notamment responsables de l’apparition et de l’aggravation des maladies parodontales. Il se produit également aussi une cascade d’événements tels qu’un mauvais sommeil, une malnutrition, une augmentation de la consommation de tabac, de médicaments ou de drogues, qui risquent de créer des problèmes de santé.

À partir du moment où un stress est mis en évidence chez un patient, il est important de l’aider à trouver des solutions et, surtout, de l’inciter à consulter un praticien pour une prise en charge professionnelle. Intercepter les problèmes de stress chez nos patients fait partie de notre rôle de soignant. Nous devrions d’ailleurs en faire autant avec nous-mêmes.

Décidons de faire ami-ami avec le stress en dépistant les moindres signaux d’alarme que notre corps nous envoie et n’oublions pas que l’activité physique est un bon moyen de se préserver de ses effets comme le démontre l’article de François Carré proposé dans cette édition « médecine ».

Michèle Reners, Rédactrice en chef