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Information dentaire

L'Information Dentaire n°41 - 27 novembre 2024

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Edito

« Dentisterie numérique » : le changement, c’est maintenant ? Le changement n’est pas une nouveauté pour notre profession. Notre métier et nos pratiques se sont construits autour d’une quête perpétuelle d’innovations : nouvelles procédures et nouveaux matériaux, outils toujours plus performants, avec à chaque fois cette volonté d’offrir aux patients des soins de meilleure qualité. Ce goût pour le changement est inscrit dans notre ADN professionnel. Pour autant, il s’accompagne d’un...

« Dentisterie numérique » : le changement, c’est maintenant ?

Le changement n’est pas une nouveauté pour notre profession. Notre métier et nos pratiques se sont construits autour d’une quête perpétuelle d’innovations : nouvelles procédures et nouveaux matériaux, outils toujours plus performants, avec à chaque fois cette volonté d’offrir aux patients des soins de meilleure qualité. Ce goût pour le changement est inscrit dans notre ADN professionnel. Pour autant, il s’accompagne d’un questionnement permanent : à quel moment s’inscrire dans ce changement ?

L’avènement de la dentisterie numérique dans nos cabinets apporte aujourd’hui tout son lot d’interrogations. Scanner intra-oral, planification et conception assistées par ordinateur, chirurgie guidée, impressions 3D, ou encore outils d’intelligence artificielle… Ces technologies transforment et transformeront nos pratiques professionnelles. Elles accompagnent notre métier vers plus de précision et d’efficacité, au service de l’amélioration de l’expérience patient et de la sécurité des soins.

Mais elles nous bousculent aussi parfois dans nos habitudes, nos certitudes et notre confort quotidien.

Aujourd’hui, alors que cette dentisterie numérique s’intègre un peu plus chaque jour dans notre pratique, il est essentiel de prendre un peu de recul et de s’interroger sur notre propre rapport au changement. Par exemple, vous qui lisez ces quelques lignes, où vous situez-vous ? Faites-vous partie des 2,5 % d’innovateurs audacieux qui se lancent avant tout le monde ? Ou êtes-vous parmi les « early adopters », ces 13,5 % qui reconnaissent rapidement les nouveautés ? Peut-être préférez-vous attendre, comme la grande majorité, le moment où tout est déjà validé et sécurisé ? Ou alors rejoindrez-vous le groupe des retardataires, ces 15 % qui adoptent les nouveautés en dernier ?

Ce jeu d’équilibriste impose à chacun de trouver son propre momentum pour s’embarquer dans ces changements, d’un côté sans céder à l’immobilisme, mais sans pour autant se précipiter non plus. À l’heure où les injonctions de changement s’accélèrent et s’accumulent chaque jour un peu plus, méditons l’espace d’un instant sur cette phrase de Bouddha : « Il n’existe rien de constant si ce n’est le changement. »

Maxime Ducret, PU-PH, Faculté d’odontologie, université Claude Bernard Lyon 1, Hospices civils de Lyon

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Éditorial

« Dentisterie numérique » : le changement, c’est maintenant ? I Lire ci-dessus
Maxime Ducret

Avant-propos
Guidée, pas imposée…
Michel Bartala

Actualités

Chirurgie guidée et technique hologrammatique : la 3e voie
Pascal De March

Presse médicale spécialisée
Philippe Léonard

Actualité hebdo
Nicolas Fontenelle

Formation spécial Chirurgie Dentaire Guidée

Voyage au centre des canaux : l’endodontie sous l’angle du cone beam
Théo Delbove, Marine Hénaut, Lieven Robberecht, Raphaël Richert

L’élongation coronaire guidée, une (r)évolution clinique
Benjamin Cortasse, Elsa Eskenazi-Solal, Benjamin Cazaux

Analyse du sourire et planification : intérêt des outils informatiques
Chiara Pascali, Jean-Charles Gout, Clémence Bergeron

La planification des cas complexes : aide au plan de traitement dans le concept 2D3D4D
Josselin Lethuillier, Sébastien Felenc

Chirurgie implantaire guidée et flux numérique associé : quels bénéfices pour le résultat prothétique final et la pérennité biologique des implants concernés ?
Sébastien Monlezun

Intelligence artificielle et aide à la décision en odontologie : trois exemples autour des données numériques
Romain Bui, Raphaël Richert, Gauthier Dot, Maxime Ducret

Les outils numériques en 2024
Olivier Boujenah

Évasion

Art

La planète aux grands bleus
Thierry Leroux


Avant-propos

Guidée, pas imposée…

Dans deux cents mètres, tournez à droite ; votre destination est sur votre gauche ! » Cette voix nous est devenue familière, faisant oublier aux plus anciens la bonne vieille carte, parfois déchirée, déchiffrée par le passager, occasionnant parfois des éclats de voix et des écarts de voie, tout comme le passant qu’il fallait interpeller afin d’essayer de s’orienter dans une ville inconnue. Ce GPS (pour Global Positioning System) a constitué pour moi, qui suis proche du trouble de désorientation topographique, un gain de temps et de sécurité inestimable. Cette technologie GPS permettant de se repérer dans l’espace a peu à peu progressé pour permettre une utilisation dans le domaine médical.

Dans notre profession, le recours à des systèmes permettant un positionnement précis et surtout anticipé par une étude préalable a surtout pris son essor avec l’implantologie. Puis l’évolution des systèmes informatiques et de CFAO a ouvert les possibilités de planification avant intervention à d’autres champs de notre activité. Ainsi, les différents auteurs de ce numéro s’appuient sur leurs connaissances, leur expérience, pour montrer les solutions actuelles permettant de guider un diagnostic, un raisonnement clinique et une thérapeutique dans différents domaines comme la prothèse, l’endodontie, la parodontologie, l’implantologie et pour la résolution de cas complexes. Dans certaines situations, ces systèmes sont des « GPS » de la réflexion avec une aide croissante de l’intelligence artificielle. Une question se pose : peut-on faire sans cette technologie dans nos cabinets ? Je pense que oui. Il est par exemple possible de réaliser une analyse de sourire à partir de cires de diagnostic conventionnelles sur plâtre ou de poser des implants à main levée. Oui, mais. Il me semble évident que ces outils informatiques de thérapeutiques assistées apportent des capacités de réflexion et de prévisualisation augmentées par rapport au mode « traditionnel ». De plus, les gestes chirurgicaux sont plus précis quand ils sont anticipés de façon virtuelle puis guidés dans le réel. Cependant, si l’intelligence artificielle peut nous assister, nous guider, rien ne doit être imposé pour que la décision reste humaine. Le GPS pour nous guider, l’humain au volant pour décider… Merci aux auteurs d’avoir su, dans ce beau numéro, par la qualité de leurs articles, transmettre de façon réelle leurs compétences dans le virtuel.
Bonne lecture.

Michel Bartala
Rédacteur en chef
Coordinateur scientifique du numéro