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Information dentaire

L'Information Dentaire n°34 - 9 octobre 2024

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Edito

La thérapeutique esthétique, est-ce éthique ? Ces trois mots riment phonétiquement, mais, dans la réalité, les soins de beauté sont-ils toujours justifiés ? Les patients sont-ils vraiment demandeurs de traitements invasifs quels qu’en soient le prix et les conséquences ? Ou sont-ils juste mal informés des possibilités de traitement par des sources peu fiables ? À l’heure où de nombreux jeunes ont recours à la chirurgie plastique, que ce soit pour repulper...

La thérapeutique esthétique, est-ce éthique ?

Ces trois mots riment phonétiquement, mais, dans la réalité, les soins de beauté sont-ils toujours justifiés ? Les patients sont-ils vraiment demandeurs de traitements invasifs quels qu’en soient le prix et les conséquences ? Ou sont-ils juste mal informés des possibilités de traitement par des sources peu fiables ?

À l’heure où de nombreux jeunes ont recours à la chirurgie plastique, que ce soit pour repulper leurs lèvres ou galber d’autres formes corporelles à outrance, les praticiens qui réalisent ces interventions ne semblent pas dérangés par le côté éthique. Bien sûr, les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas : chaque époque, chaque civilisation a ses critères de beauté qu’aucune règle ne peut classer. À partir de quand faut-il appliquer le célèbre adage primum non nocere ? Car ces thérapeutiques esthétiques visent plus à soigner un problème mental que physique. Les patients veulent faire « comme les autres », en se laissant influencer par des dictats éphémères. Ces mouvements de masse, de mode, prennent plus d’ampleur via les réseaux sociaux.

En tant que chirurgien-dentiste, comment pouvons-nous répondre au mieux aux demandes des patients ? Heureusement, la tendance dans notre discipline est d’être le plus minimalement invasif. Nous avons la chance d’avoir un grand échantillonnage d’options respectueuses des tissus. Que ce soit l’évolution des collages qui permettent de garder des dents délabrées, les traitements de préservation pulpaire qui évitent de dévitaliser ou encore les chirurgies parodontales mini-invasives qui préservent les papilles.

Lorsqu’un patient consulte en nous disant : « Docteur, je souhaiterais que vous enleviez toutes mes dents et les remplaciez par des implants, ce sera plus beau ! », ne cédons pas et gardons notre esprit critique en l’informant des différents choix thérapeutiques et des risques associés.

C’est le profil du patient, établi avec toutes les données le concernant, notamment sa santé générale, sa motivation et ses possibilités financières, qui guidera le praticien. Notre approche se voudra donc éthique avant tout et il ne sera pas rare de voir un praticien refuser un traitement invasif au nom d’un look.

Quelles sont les limites, jusqu’où aller pour faire plaisir au patient tout en lui rendant service ? C’est grâce à l’information et à la discussion avec lui que le bon équilibre sera trouvé. Il nous appartient de rendre à l’éthique la place qu’elle mérite, surtout dans nos soins esthétiques, en exploitant au mieux toutes les évolutions de notre beau métier.

Michèle Reners, Rédactrice en chef

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