L'Information Dentaire n°32 - 25 septembre 2024

Le sacro-saint triptyque endodontie/inlay-core/couronne, faux Dieu des dentistes !

Il est des virages qui n’ont pas encore bien été négociés par notre profession… Celui de la restauration plutôt que de la réhabilitation de la dent dépulpée est, à l’évidence, l’un des plus accidentés. Intimidés par une fragilité parfois fantasmée, encouragés par un système de santé qui place la couronne en source de rentabilité, et englués dans une routine quotidienne gage de facilité, nous sommes aujourd’hui, nous, praticiens français, des praticiens conditionnés.

Conditionnés à dépulper dès qu’une pulpe est « chatouillée ».

Conditionnés à systématiser la couronne sur toute dent dépulpée.

Conditionnés à associer un ancrage métallique à toute restauration périphérique.

Sans aller jusqu’à l’extrême « no post, no crown » du Docteur Pascal Magne, ce numéro vise à offrir une approche raisonnée et pédagogique sur l’attitude la plus juste à adopter face à une dent dépulpée. L’intention est de transformer cette dent « sacrifiée » en une dent « chouchoutée », avec comme objectif premier, guide de nos thérapeutiques, le maintien à très long terme de la dent du patient sur l’arcade. Je remercie chaleureusement les auteurs de ce numéro qui contribuent avec beaucoup de pédagogie à la transmission de ce message. Ils partagent sans compter leur passion du métier et ont accepté sans sourciller d’investir leur temps pour participer à cette édition. Cet investissement mérite d’être chaudement félicité car un monde existe entre l’idée ou l’envie d’écrire un article et la finalisation réelle de ce dernier.

Merci et bravo à eux !

À travers leurs travaux, ils définissent les justes indications des traitements endodontiques, des ancrages corono-radiculaires, des restaurations esthétiques en céramique collée ou encore des couronnes. Vous comprendrez pourquoi la dent dépulpée peut être considérée comme plus fragile, comment la protéger d’un éventuel risque mécanique et quels sont les éléments cliniques les plus importants à considérer et à gérer pour obtenir le succès thérapeutique espéré.

Merci par avance pour l’intérêt que vous porterez à ce numéro.

Continuons tous ensemble à plébisciter et à défendre une dentisterie « biomimétique » et « minimalement invasive » qui préserve la dent naturelle et la restaure sans délabrement superflu. « Je crois que rien n’est impossible à ceux qui rêvent, osent, travaillent et n’abandonnent jamais » (Xavier Dolan) !

Hugues de Belenet, Coordinateur scientifique du numéro