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Information dentaire

L'Information Dentaire n°22 - 5 juin 2024

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Edito

Contraintes et décision Notre métier a cela de particulier que nous intervenons sur des patients conscients. La crainte, la peur, voire la phobie de certain(e)s rend parfois l’intervention beaucoup plus compliquée qu’elle ne l’est vraiment techniquement. Loin de moi l’idée de leur jeter la pierre car, malgré la délicatesse des praticien(ne)s, les sensations au niveau de la cavité buccale peuvent être particulièrement stressantes, même en dehors des actes...

Contraintes et décision

Notre métier a cela de particulier que nous intervenons sur des patients conscients. La crainte, la peur, voire la phobie de certain(e)s rend parfois l’intervention beaucoup plus compliquée qu’elle ne l’est vraiment techniquement. Loin de moi l’idée de leur jeter la pierre car, malgré la délicatesse des praticien(ne)s, les sensations au niveau de la cavité buccale peuvent être particulièrement stressantes, même en dehors des actes chirurgicaux. Ainsi, pour les avoir vécus, les chocs d’un arrache-couronne, même pneumatique, sont d’une rare violence, ce qui m’a d’ailleurs conduit à ne plus l’utiliser depuis de nombreuses années dans ma pratique.

Aussi, pour prendre en compte la perception des patient(e)s, le Conseil de l’Ordre vient d’éditer un livre blanc qui aborde le sujet de la sédation consciente par voie intra veineuse [1]. Cette pratique, outre celui des patients, diminue également le stress des chirurgien(ne)s-dentistes. En effet, la concentration nécessaire à un acte chirurgical peut facilement être perturbée par l’anxiété du patient, qu’il faut gérer parallèlement à l’acte clinique. Une double préoccupation cérébrale qui n’est pas simple et, surtout, risquée. Notre cerveau est en effet détourné de l’objet principal, à savoir l’acte chirurgical, sa technicité et les éventuelles prises de décision liées au déroulement de l’intervention. Ces prises de décision constituent un élément primordial durant notre activité, qu’elles concernent ou non un acte chirurgical.

Lors d’une conversation très intéressante, notre confrère Guillaume Reys m’a parlé du phénomène de la spirale et de l’escalade de l’engagement, détaillé dans un podcast de France culture qu’il venait d’écouter [2]. Passionnant de constater que le mécanisme de la décision est influencé non par l’analyse de la situation, mais par l’engagement investi au préalable en termes de temps, d’argent ou de tout autre paramètre. Il est difficile de changer d’orientation au cours d’une thérapeutique et de l’annoncer aux patient(e)s après de longs mois de préparation. Pourtant, cette démarche, délicate, est nécessaire ; elle évite de poursuivre dans une mauvaise direction. Il faut alors pouvoir accepter d’avoir perdu du temps, de l’argent, et faire comprendre au patient que de nouveaux éléments aboutissent à modifier la décision de traitement. Cette démarche est nécessaire et salutaire, pour le patient(e) et pour la sérénité d’esprit du thérapeute. Savoir changer d’avis à la suite d’un complément d’informations ou d’analyses complémentaires est un signe de maturité clinique. Une maturité qui permet également de proposer des actes que nous ne pouvons pas réaliser nous-mêmes. Mais peut-être pourrions-nous remplacer le terme de maturité par ceux de devoir d’information.

Michel Bartala, Rédacteur en chef

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Michel Bartala

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