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Information dentaire

L'Information Dentaire n°19 - 15 mai 2024

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Edito

Vous avez dit Docteur ? Alors comment je vous… je t’appelle ? Docteur ? Ou par votre… ton prénom ? » Rencontrer un patient(e) hors du cadre professionnel (à la salle de sport, chez des amis…) peut susciter une certaine gêne. Que je trouve tout à fait normale, et bien plus appropriée que la convivialité lourde que sont capables d’adopter certains patients, passant sans transition du cadre normalisé de la relation soignant-soigné...

Vous avez dit Docteur ?

Alors comment je vous… je t’appelle ? Docteur ? Ou par votre… ton prénom ? » Rencontrer un patient(e) hors du cadre professionnel (à la salle de sport, chez des amis…) peut susciter une certaine gêne. Que je trouve tout à fait normale, et bien plus appropriée que la convivialité lourde que sont capables d’adopter certains patients, passant sans transition du cadre normalisé de la relation soignant-soigné à un champ lexical digne des Tontons flingueurs.

N’y voyez aucune critique contre ce film culte dont certaines répliques continuent de me réjouir. « Mais moi les dingues, j’les soigne, j’m’en vais lui faire une ordonnance, et une sévère, j’vais lui montrer qui c’est Raoul. Aux quatre coins d’Paris qu’on va l’retrouver, éparpillé par petits bouts façon puzzle… Moi quand on m’en fait trop j’correctionne plus, j’dynamite… j’disperse… et j’ventile… » Ce sens de la formule, cet humour… Rien de tel que d’exprimer tout haut ses envies de « dynamiter » pour diminuer les tensions internes et transformer un moment de stress en éclat de rire. L’exagération joue alors un rôle d’exutoire oral et psychologique qui contribue à réprimer et bannir la “vraie” violence. Mais n’est pas Audiard qui veut. Son pouvoir créatif, sa dextérité dans l’exagération verbale m’ont cruellement manqué à la lecture d’un article paru dans la Lettre du conseil de l’Ordre d’avril-mai 2024. On nous y informe (page 13) du refus de la commission européenne de prendre en compte les propositions faites notamment par notre Conseil national sur « l’exigence d’un volet de formation clinique » dans le cadre des études en odontologie au sein des pays de l’Union.

Comme le souligne cet article, « sur ce point crucial, le standard actuel, largement insuffisant s’agissant d’une profession médicale, demeure donc inchangé ». Alors qu’à cette lecture quelques mots de vocabulaire orageux commençaient à fermenter dans mon cerveau, j’ai souhaité aller plus loin dans l’information en partant à l’assaut des arcanes des textes législatifs européens. À la lecture de la première page qui me tombe sous les yeux, je comprends que le terme « résumé » [1] n’a pas la même signification pour tous et que je suis plus à même de comprendre les dialogues de Michel Audiard que la prose administrative européenne. Je trouve un lien [2] qui semble mener vers un texte plus compréhensible. Un coup d’œil sur le sommaire et direction le chapitre 3, consacré à la coordination des conditions minimales de formation. Je cherche notre profession. Et là, ce n’est plus un orage de mots qui tournoie dans mon cerveau, mais une tornade de désespoir qui envahit mon esprit. Au milieu des médecins, pharmaciens, sages-femmes, infirmiers, notre profession est qualifiée de « praticiens de l’art dentaire ». Encore beaucoup de chemin à parcourir et de volonté à mettre en œuvre pour que le terme de chirurgie dentaire soit reconnu, et affiché. Quant à la médecine bucco-dentaire… Mais au moins, désormais, j’ai la réponse à apporter à nos patients : « Ne dites plus bonjour Docteur, mais salut l’artiste ! »

Michel Bartala Rédacteur en chef

1. https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000000703171

2. https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:32005L0036#d1e2151-22-1

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