Vous avez dit progrès ? « C’est complètement dingue, je ne fais plus cela. » Cette réflexion m’est venue spontanément en regardant d’anciennes photos dans le cadre du suivi d’un traitement chez un patient. Oui, tout évolue, nous bouscule. Si un grand nombre d’évolutions constituent des progrès incontestables rendant notre exercice plus fiable, nos gestes plus précis pour permettre une meilleure guérison de nos patients, certains se traduisent surtout par...
Vous avez dit progrès ?
« C’est complètement dingue, je ne fais plus cela. » Cette réflexion m’est venue spontanément en regardant d’anciennes photos dans le cadre du suivi d’un traitement chez un patient. Oui, tout évolue, nous bouscule. Si un grand nombre d’évolutions constituent des progrès incontestables rendant notre exercice plus fiable, nos gestes plus précis pour permettre une meilleure guérison de nos patients, certains se traduisent surtout par une accélération, une augmentation de la production d’actes médicaux, une réduction du temps (de cicatrisation…), une diminution des délais (entre deux étapes de traitement…). Pourtant, la biologie, elle, n’a pas vraiment changé.
Je ne plaide pas pour un retour en arrière, mais force est de constater que chaque évolution ne va pas systématiquement de pair avec une amélioration. Ainsi, alors que nous avons de plus en plus de moyens de communication, nous nous parlons de moins en moins. Les outils numériques d’analyse des situations cliniques, de plus en plus nombreux, nous conduisent à poser de moins en moins de diagnostics prenant en compte le besoin réel du patient pour mettre en adéquation thérapeutique et problématique.
Et qu’en est-il du matériel ? Parfois, je pense m’être laissé « envoûter » par de belles paroles, des discours bien tournés. Je suis le seul responsable de ces achats inutiles qui m’ont appris, avec le temps, qu’il est parfois bon d’attendre, de lire, d’échanger avec des confrères qui ont une expérience dénuée de tout « lien d’intérêt » si ce n’est celui de partager leur satisfaction ou leur déception. Nous avons tous en tête des nouveautés « révolutionnaires » payées bien cher… et bradées à peine quelques années après leur apparition. Amusant de voir que l’inflation ne touche pas tous les domaines. Aussi, la sélection de produits et matériels vus à l’IDS de Cologne, proposée dans ce numéro a été faite par des confrères qui vous offrent des analyses pertinentes. Vous lirez que le numérique prend de plus en plus de place dans nos thérapeutiques, facilitant nos gestes, que des matériaux évoluent pour plus de simplicité d’utilisation, mais que la simplicité n’est parfois pas synonyme de fiabilité.
Alors continuons d’évoluer, d’investir sans perdre la capacité de décider, d’analyser car au final, toute thérapeutique engage notre responsabilité.