De la paro pour tous ! I Lire ci-dessous
Par Michèle Reners
Actualités
Intelligence artificielle et diagnostic parodontal
Pascal De March
Presse médicale spécialisée
Philippe Léonard
Actualité hebdo
Nicolas Fontenelle
Formation Spécial Parodontologie et omnipratique
L’éducation thérapeutique en parodontologie
Caroline Guillemot, Yoni Lellouche, Sébastien Jungo
Le profil du risque en parodontologie
Ronan Barré
Données probantes et recommandations pour l’étape 2 de la thérapie parodontale
Filippo Graziani, Serena Leuci, Crystal Marruganti
Traitement des défauts intra-osseux à l’aide d’une thérapie non chirurgicale peu invasive
Avinash Patel, Luigi Nibali
Traitement chirurgical des poches parodontales résiduelles : pourquoi, quand, comment ?
Michel Bravard, Valentine Delecourt, Abdoulaziz Diarra, Kevimy Agossa
La chirurgie muco-gingivale, du dépistage aux soins postopératoires
Cyril Goubron, Romain Ohanessian
L’harmonie du rose et du blanc, de la réflexion à la réalisation !
Mathilde Jalladaud
Évasion
Art
Rentrée des artistes
Thierry Leroux
Éditorial
De la paro pour tous !
Les intervenants du monde dentaire sont unanimes, pas de bouche saine sans gencives saines. Il est important, dès la prise en charge d’un patient, de dépister tout problème parodontal. Bien souvent, une gingivite avec saignement, gonflement et dépôt de plaque est facile à repérer ; en revanche, des pertes osseuses avec des poches profondes sur un patient au biotype épais ayant un bon contrôle de plaque et fumeur seront plus difficiles à « débusquer ».
Il ne suffit pas de mettre en évidence le problème parodontal ; encore faut-il que le patient soit « motivé » et qu’il adhère aux contraintes d’un traitement parodontal. Et souvent, il nous faut avertir les patients qu’il n’existe pas de médicament miracle susceptible de résoudre leur problème, et qu’un bon brossage « en pleine conscience » reste l’option la plus efficace.
Dans ce numéro spécial, les auteurs se sont accordés sur un même thème : la parodontologie est accessible à tout chirurgien-dentiste. Une approche facilitée est possible, l’obtention des résultats encourageants, tant pour le patient que pour le praticien, est envisageable et le challenge peut être relevé, à condition d’un vrai travail d’équipe. Le traitement parodontal n’est pas simple, mais très gratifiant lorsqu’il aboutit à l’éradication de la maladie.
La motivation est la pierre angulaire de la paro. Quoi de plus décourageant, après avoir passé 45 minutes à expliquer en long et en large la pathologie, le traitement et donné les conseils d’hygiène lors de la première consultation, d’entendre le patient demander, à la séance suivante : « Vous allez me faire quoi exactement, Docteur ? » On se dit que le patient n’a pas vraiment écouté nos patientes explications, ou on se remet en cause question, à la recherche de moyens pour améliorer notre discours de motivation à l’hygiène dentaire et mieux faire comprendre au patient le rôle crucial qu’il joue. L’article de S. Jungo et coll. aborde cet aspect de la relation et dévoile les secrets d’une bonne entente thérapeutique avec les patients.
Des patients qu’il va falloir vraiment bien connaître. Car il ne suffit pas de dépister une maladie parodontale, de relever la profondeur des poches, le saignement au sondage et autres signes cliniques. Encore faut-il connaître le profil de risque de celui qui en est atteint. La parodontologie de demain sera ainsi basée sur une analyse complète des facteurs de risque et permettra de proposer un traitement sur mesure. Une « parodontologie de précision » qui progresse peu à peu, comme le montre Ronan Barré qui décrit l’état des connaissances actuelles.
Et pour ceux que la planification d’un traitement parodontal effraie, le travail de F. Graziani et coll., qui se fonde sur les recommandations de la Fédération Européenne de Parodontologie, permet de clarifier la séquence du traitement et le choix « des outils et des armes chimiques » à utiliser pour chaque étape.
Et ce traitement, sera-t-il chirurgical ou non ? Il y a quelques années, les débats entre partisans des thérapeutiques non chirurgicales et ceux des options chirurgicales étaient fréquents. Cela paraît aujourd’hui bien loin. Les deux approches apportent des résultats probants et cohabitent désormais en toute harmonie. Il s’agit juste de faire le choix de la bonne technique, pour traiter le bon site sur le bon patient.
L. Nibali et coll. proposent ainsi une nouvelle approche des lésions infra-osseuses : le traitement non chirurgical peu invasif, à la portée de tous les praticiens, avec d’excellents résultats à la clé. M. Bravard et coll., quant à eux, résument très clairement les différentes approches chirurgicales. À chaque situation clinique correspondent des designs de lambeaux adaptés, avec ou sans régénération osseuse. Une mise à jour bienvenue qui rappelle notamment que ces interventions sont très opérateur-dépendantes, et donnera peut-être à certains l’envie d’approfondir le sujet par une formation pratique…
La pratique est l’objet de l’article de Cyril Goubron qui aborde les récessions gingivales, en illustrant son propos de plusieurs cas cliniques nécessitant le recours à la chirurgie muco-gingivale. Quand intervenir, comment estimer le degré d’urgence ? Autant de questions auxquelles il faut savoir répondre face à des patients souvent inquiets.
Enfin, pour prendre un peu de recul, Mathilde Jalladaud rappelle que l’équilibre entre le rose et le blanc est le secret d’un beau sourire. En s’appuyant sur un exemple pratique, elle résume les points importants à respecter pour que les restaurations dentaires et le parodonte s’entendent.
La parodontologie est et reste la base d’une dentisterie pérenne. Tous les praticiens peuvent y accéder selon leur niveau de compétence. Définie par son caractère multifactoriel, la maladie parodontale est un bel exemple de ce que la médecine bucco-dentaire sur mesure pourra apporter aux patients comme aux praticiens.
Cette discipline est très gratifiante : elle permet aux patients de garder leurs dents, ce qui les rend heureux. Alors : tous pour la paro !