L'Information Dentaire n°19 - 11 mai 2022

Édito

Quelqu’un m’a dit… I Lire ci-dessous
Michèle Reners

Actualités

Revue de presse

Carcinomes de la cavité orale sans facteurs de risque identifiés et vécu des patients concernés
Pascal De March

Presse médicale spécialisée
Philippe Léonard

Actualité hebdo
Nicolas Fontenelle

L’essai

Formation

Résultats cliniques de 23 reconstructions osseuses conduites avec des plaquettes xénogènes déminéralisée
Miguel Asin

QCM : à propos d’une image radioclaire mandibulaire
Serge Ketoff

Fiche paro : parodontite Stade III Grade B
Romain Ohanessian, Angéline Antezack, Camille Sadowski, Virginie Monnet-Corti

Exercice professionnel

Écoresponsabilité

Écolabels et applis conso, le vrai du faux
Alice Baras, Sylvie Babajko, Sophie Houari

Fiscalité

Obligations sociales et fiscales de mai
Bernard Fabrega

Évasion

Photographie

Déclenchements instinctifs
Gil Tirlet

Éditorial

Quelqu’un m’a dit…

Un soir, à la caisse du supermarché, le client devant moi discute avec la caissière car le dentifrice « marque blanche au prix le plus bas garanti » a disparu des rayons. Elle n’est pas au courant, mais lui répond qu’il y a une grande variété de marques et qu’il devrait trouver un produit équivalent. Elle en profite aussi pour lui dire que si le prix est bas, c’est que la qualité n’y est pas, car d’après son pharmacien, même à marque identique, les compositions des produits sont différentes selon qu’ils sont distribués en pharmacie ou en grande surface. L’homme n’en démord pas et il trouve que ça ne vaut pas la peine de payer plus cher. En plus, il a lu dans la revue Test Achats que c’était le « Maître-Achat »*. En les écoutant, je me suis retenue d’intervenir car j’ignore quels sont les critères de sélection de cette revue, les composants et le prix plancher de ce dentifrice, et je n’ai pas envie de leur expliquer qu’ils devraient plutôt se faire conseiller par leur chirurgien-dentiste qui, selon leur profil, leur indiquerait le dentifrice le plus adapté… mais peut-être pas le moins cher.

Le lendemain, je retrouve des confrères lors d’un congrès et, à la pause, la discussion s’oriente sur l’importance de bien se nourrir, avec des produits frais et sains, de préférence bio et écoresponsables. Chacun explique sa technique, l’un se fie à un label, l’autre à une application spécialisée, et le dernier suit à la lettre les conseils de son nutritionniste. Chacun défend son point de vue en assurant qu’il est fondé sur une source sûre. Une personne du groupe témoigne avoir toujours acheté tel yogourt « Y » certifié bio, jusqu’au jour où, en consultant une application spécialisée, elle a découvert qu’il n’était pas aussi « bon » qu’elle l’imaginait et a cessé d’en acheter.

Dans les deux situations décrites, chacun est convaincu de détenir la vérité, et cela repose sur la confiance qu’ils ont en une personne, une revue, une « appli », un site, ou encore un label. Mais cette « appli » est-elle fiable ? Ce label est-il certifié ? Pour y voir plus clair, plongez-vous dans l’article d’Alice Barras qui nous aide à reconnaître le vrai du faux en évitant les pièges des allégations trompeuses.

Le même jour, en rentrant dans la salle de conférences, je me suis rassurée en écoutant la présentation du Pr Wim Teughels qui, tout en nuance, a fait un brillant exposé comme on les aime : clair, pratique, fondé sur une analyse intelligente de la littérature scientifique, gardant un œil critique et nous délivrant des messages pratiques en admettant qu’à l’heure actuelle nous ne savons pas tout.

En résumé, c’est la confiance que nous avons en un produit qui nous pousse à l’acheter, guidé par nos croyances, nos expériences et nos goûts. Nous avons la chance d’évoluer dans un environnement scientifique, alors ne nous contentons pas d’un : « Quelqu’un m’a dit… », et gardons toujours notre sens critique et analytique pour vérifier la véracité des propos que nous entendons et tenons. Éviter les gourous et les dogmes, c’est ce que nous nous appliquons faire à l’Id.

Michèle Reners, Rédacteur en chef