Description
Éditorial
Certitude et vérité
Michel Bartala
Avant-propos
Quand la sensation devient évolution
Michel Bartala
Actualités
Revue de presse
Dentisterie numérique et nouvelles voies thérapeutiques
Pascal De March
Presse médicale spécialisée
Philippe Léonard
Actualité hebdo
Nicolas Fontenelle
Id Magazine
Évolutions thérapeutiques
Approches numériques, cliniques et biologiques pour une endodontie minimalement invasive
Diane Deladrière, Mathilde Devun, Raphaël Devillard, Olivia Kérourédan
Flux numérique dans la mise en charge immédiate
Antoine Popelut, Jérôme Leclair, Francesco Zammillo, Romain Barret
Erreurs et menaces en dentisterie numérique
Franck Renouard, Régis Fuzier, Tali Charckartchi
Habitudes de vie et facteurs de risque dans la prise en charge parodontales
Alexandre Courtet, Lauranne Jaumet, Zeineb Hamdi, Maria Clotilde Carra
Le laser en odontologie : quels avantages ?
Elisabetta Merigo, Carlo Fornaini, Nathalie Brulat-Bouchard, Caroline Bertrand, Jean-Paul Rocca, Laurence Lupi, Hélène Raybaud, Christine Voha
PRP, PRF, PRGF… les plaquettes et la régénération tissulaire
Rodolphe Zunzarren
Intelligence artificielle en médecine orale
Maxime Ducret, Carl Mörch, Raphaël Richert, Céline Castets-Renard, Anaïs Arfeuil, Sylvain Cussat-Blanc, Philippe Kémoun, Olivier Hamel, Paul Monsarrat
Évasion
Théâtre, cinéma, musique, cirque, danse… Découvrez notre sélection d’événements
Art du spectacle : Envers des décors
Thierry Leroux
ÉDITORIAL
Certitude et vérité
Ce dimanche matin, après avoir allumé la télévision, je fais défiler les chaînes, passant d’une émission religieuse à la vente d’un stimulateur musculaire. Sur Arte, les lettres affichées sur l’écran attirent mon attention : « La géo-ingénierie va-t-elle sauver le climat ? » Suit un documentaire où l’on apprend qu’au niveau international, des scientifiques s’interrogeaient déjà en 2006 sur la possibilité d’injecter du soufre dans l’atmosphère pour bloquer les rayons du soleil et réduire la température de 1 à 2 degrés. Ce débat scientifique sur les différents moyens d’agir contre le réchauffement climatique se déroule depuis plus de quinze ans, évoquant la captation des émissions de CO2 ou l’arrêt des rayonnements du soleil par création d’une couche protectrice autour de la terre. Pas de vraie réponse aujourd’hui sur les alternatives proposées, seulement les convictions des partisans de telle ou telle option.
Dans le domaine de la santé aussi, nous sommes souvent confrontés à des débats d’idées sur différentes solutions thérapeutiques. Il est parfois complexe d’argumenter avec des analyses précises d’un sujet médical tant les paramètres sont nombreux. Alors les certitudes de conférenciers, d’auteurs, viennent alimenter nos propres réflexions pour nous persuader de la juste analyse. Récemment, j’ai eu le plaisir de discuter avec un confrère d’un sujet que je pensais bien connaître. Au fur et à mesure de l’échange, mon assurance a été peu à peu ébranlée par la qualité de l’argumentaire de mon interlocuteur. Il maîtrisait bien mieux que moi le thème de notre débat, en s’appuyant sur des données avérées. Cet entretien a transformé mes opinions en données vérifiées, et ma position thérapeutique s’est modifiée. Ma vision a changé.
Il faut parfois se pencher sur la place de nos « certitudes » dans nos connaissances thérapeutiques. Certaines situations nous conduisent à occulter les sources d’information qui nous sont apportées. Sans parler des « croyances » véhiculées au sein de la profession, sans support scientifique vérifié. Ainsi, un conférencier suédois, Carlsonn, a un jour commencé son intervention par cette phrase : « Un auteur C cite un auteur B qui a lu un auteur A, mais personne n’a vérifié si ce que A avait dit était juste. »
L’évolution nécessite la création, et donc l’expérimentation. Elle doit cependant se faire dans un cadre législatif et scientifique permettant le respect et l’intégrité des patients. Il me semble nécessaire que les certitudes soient appuyées par des vérités. On espère la même rigueur de la part des scientifiques dans la recherche des solutions pour limiter le réchauffement climatique. Car en la matière, « il n’y a pas de plan B ».
Michel Bartala
Rédacteur en chef
Quand la sensation devient évolution
La construction de notre pratique clinique est généralement le fruit d’un subtil mélange de nos connaissances initiales, de nos lectures, des conférences écoutées et des échanges confraternels.
De nombreuses techniques mettent souvent du temps à devenir « populaires », à être réalisées de façon courante dans l’exercice thérapeutique du plus grand nombre. Mais il faut toujours des pionniers. Il est arrivé que des praticiens se lancent dans de « nouvelles » méthodes sans que les critères de traitement avérés soient reconnus. Ainsi, je remercie tous les auteurs de ce numéro qui ont accepté de faire le point sur des techniques connues mais pas toujours reconnues, de proposer des approches innovantes face à des problématiques cliniques et enfin de partager leurs réflexions nourries de compétences et d’expériences.
Faire évoluer nos approches thérapeutiques doit nous permettre de mieux soigner nos patients, avec plus de sécurité et un meilleur taux de succès ou, au moins, de survie de nos traitements. Il n’est pas toujours facile, après avoir écouté un conférencier plein de convictions, de certitudes, de prendre le recul nécessaire pour analyser sereinement ses propos, réaliser des recherches personnelles sans a priori sur la technique ou la technologie innovante mise en avant. Sans laisser l’enthousiasme retomber, on fera l’acquisition de la nouvelle machine, du nouvel outil, porté par « la persuasion du bon achat ». Combien de confrères avancent ainsi des faits cliniques liés à leur dernière acquisition, en toute bonne foi mais sans aucun support tangible, juste sur la base d’une « sensation » certainement sincère ?
La presse médicale a le rôle d’analyser au mieux des faits, pas des perceptions ou des sensations. Quand les faits cliniques sont avérés, il est alors temps de les appliquer. C’est le but de cette édition, transformer des intuitions en évidentes évolutions.
Michel Bartala
Coordinateur scientifique