Éditorial
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Michel Bartala
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La dent de sagesse présente-t-elle un risque pour la deuxième molaire adjacente ?
Société Française de Chirurgie Orale
Presse médicale spécialisée
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Inlay-core et secteur antérieur : quelles solutions pour optimiser le rendu esthétique ?
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Les évolutions pratiques liées aux ciments biocéramiques en endodontie
Alexandre Crozet, Alexis Gaudin
Nouvelle classification et parodontite stade 2 grade C
Camille Sadowski, Romain Ohanessian, Angeline Antezack, Virginie Monnet-Corti
Exercice pro
La prime exceptionnelle de pouvoir d’achat est reconduite
Bernard Fabrega
Évasion
Déclenchements instinctifs
Gil Tirlet
ÉDITORIAL
Marché de soins
Eh oui, Madame, pour ce prix-là ce n’est pas une, ce ne sont pas deux, mais bien trois casseroles spéciales cuisson lente que vous emporterez pour cuisiner en conservant les vitamines des aliments ! » En ce beau jour d’été, sur un marché proche d’une station balnéaire méditerranéenne, les discours des camelots font la joie des touristes. Leurs promesses, les remises exceptionnelles, leur joyeux bagou… tout cela fait partie du folklore. On le sait, ces fabuleux rabais ne sont qu’illusions, ça nous amuse et, parfois, certains se laissent embarquer dans ce monde de chimères. Pour beaucoup, la sensation d’avoir fait « une affaire » reste très agréable.
La réduction obtenue sur un seul produit me laisse souvent penseur : quel est donc son « vrai » prix ? Si un concessionnaire voiture est capable, dès les premières minutes de discussion, et sans aucune demande du client, d’annoncer 10 % de remise, alors pourquoi le prix n’est-il pas dès le départ 10 % moins cher ? Certains d’entre vous lèvent certainement les yeux au ciel. « C’est évident », pensent-ils, car nous aimons tous profiter d’une remise, voire d’un cadeau. Mais si les remises, les cadeaux peuvent se comprendre économiquement quand ils récompensent la fidélité ou correspondent à un achat en nombre, cela me semble plus obscur pour un achat unique.
Ce mode de fonctionnement a aussi fait illusion dans le domaine de la santé. Le 100 % santé, qui part certainement d’un bon sentiment d’un point de vue social, n’est pas vraiment « gratuit ». Si j’ai été fortement opposé au fameux RAC 0, je dois reconnaître que, dans certaines situations, il m’a permis de rendre service à des patients. Mais ce service social est loin d’être gratuit. L’état ayant demandé aux mutuelles de supporter la plus grande partie financière de ce dispositif, les mutuelles flambent… enfin, leurs cotisations*. Ainsi, en 2022, elles pourraient augmenter de 7 à 10 % selon la Fédération des mutuelles indépendantes (FNIM). Pourtant, la large prise en charge par l’Assurance maladie des frais en rapport avec la pandémie, le ralentissement des soins pendant les périodes de confinement, ont permis à toutes ces mutuelles de réaliser de belles économies. D’ailleurs, il serait bien que leur nom soit redéfini, car la mutualisation a un but de répartition. Cette répartition doit-elle inclure l’investissement dans des évènements et clubs sportifs, les sponsorings de voiliers, l’acquisition de vignobles ? Je crains que le 100% santé soit au final 100% payé.
Quoi d’étonnant ? Après tout, « les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent ».
Michel Bartala, Rédacteur en chef
* Source France info : https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/mutuelles-une-forte-hausse-redoutee-en-2022_4816051.html