Description
Éditorial
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Michel Pompignoli
Avant-propos
FC, FQ et DUC : CQFD ! I Lire ci-dessous >
Olivier Fromentin
Actualités
Revue de presse
Pilier zircone ou titane et connexion implanto-prothétique : effet des contraintes occlusales
Pascal De March
Presse médicale spécialisée
Philippe Léonard
Actualité hebdo
Nicolas Fontenelle
Formation
Planification implanto-prothétique : évolution des protocoles
Bastien Favier, Maxime Demarcy, Marie Philbert, Olivier Fromentin
Risque hémorragique et prise en charge chirurgicale d’un patient sous nouvel anticoagulant oral (NACO)
À propos d’un cas clinique ?
Benjamin Hallé, Guillaume Drouhet
Empreinte optique et protocole d’enregistrement transgingival en prothèse supra-implantaire
Lucille Rebiere, Félix Connolly
L’angulation du puits d’accès de vissage, une solution prothétique fiable à l’angulation implantaire ? À propos d’un cas clinique en secteur postérieur
Adrien Jawad, Olivier Fromentin, Bénédicte Rioual, Benjamin Sommaire
Maintenance de l’environnement gingival péri-implantaire en pratique quotidienne
Elodie Marchal, Clémentine Decrette
Échec de l’ostéointégration et vitamine D : état actuel des connaissances
Tony Gineau, Olivier Fromentin
Prophylaxie implanto-prothétique : la part du patient
Pierre Duchatelet, Guillaume Mordacque, Olivier Fromentin
Art
Le nouveau musée Carnavalet
Thierry Leroux
ÉDITORIAL
Aie confiance…
Il ne s’agit pas ici, comme pour Kaa le Python dans Le Livre de la jungle (version Walt Disney d’après Rudyard Kipling), d’endormir la méfiance d’un patient en le soumettant à notre pouvoir :
« Aie confiance, crois en moi,
Que je puisse veiller sur toi.
Fais un somme sans méfiance.
Je suis là, aie confiance. »
Avoir confiance*, inspirer confiance, confiance en soi… ce mot se conjugue dans de multiples proverbes, leçons ou conseils.
Dans le domaine de la santé en général, elle s’applique autant pour le soignant dans le cadre précis de son exercice (inspirer), que pour le soigné (avoir, être en confiance).
Notre propre vulnérabilité nous pousse à nous réfugier dans la confiance en l’autre, enclins naturellement à donner du crédit à l’autre, surtout quand notre santé, voire notre vie, est en jeu. Se rassurer en confiant son inquiétude.On peut bien sûr délaisser cet état d’esprit en invoquant le destin pour le laisser décider de notre sort, gagné par un certain fatalisme ou certain de la bonne fortune dans notre avenir.
Il n’est pas facile de confier aveuglément une partie de son intégrité corporelle à un inconnu, à peine moins quand il nous est connu. Et encore plus de livrer sa bouche, partie anatomique hautement affective, symbolique et sensible. De ce fait, tout praticien a le devoir moral et la nécessité professionnelle d’inspirer confiance. Il en va, indirectement, de la qualité des soins prodigués. À l’évidence, un patient confiant et détendu est plus disposé à devenir acteur et complice de son traitement pour accompagner le praticien.
Cet aspect relationnel très fort peut néanmoins devenir dangereux et favoriser des abus de celui qui occupe une position quasi dominante. Confiante, la victime innocente peut se métamorphoser en proie. Heureusement, la déontologie et l’éthique du fameux serment d’Hippocrate veillent et nous incitent à nous prémunir de telles dérives.
L’affaire se complique quand il s’agit d’inspirer confiance à autrui, alors même qu’on en manque pour soi-même. Les rayons des librairies débordent de livres sur le « développement personnel ». On y trouve en abondance des conseils sur cet aspect de la psychologie, assurant que la confiance en soi (qui se distingue de l’estime de soi) se cultive comme toute capacité intellectuelle. Comme pour la culture physique, on propose des exercices de culture mentale pour acquérir, retrouver ou cultiver la confiance en soi.
Mais en fait, est-ce si grave et dramatique d’en manquer pour entreprendre une intervention, quelle qu’elle soit, ou un traitement hautement technique si difficile ?
On serait tenté de répondre par la négative, car le soignant doit s’appliquer à conduire un protocole clinique bien établi et avéré. Ne s’agit-il pas alors, ni plus ni moins, d’un transfert de confiance ? Et de responsabilité ? En conséquence, devant une difficulté maîtrisée puisée dans ses apprentissages, le soignant peut sereinement afficher une assurance qui rassure le soigné.
Une situation particulière est de remettre dans d’autres mains les clés de la confiance qu’un patient nous a confiées : « Je vais vous adresser à un chirurgien de mes amis qui est un homme formidable. Le meilleur dans cette spécialité. J’ai une confiance aveugle dans ses compétences. Je lui confierais ma maman, ma fille, mon fils, mon chat… ma mob ! » Comment douter ici ? Sauf qu’après réflexion, trop de confiance tue la confiance. Le problème reste que cette dernière ne se donne pas, elle se mérite. Et plus on s’applique à la vendre plus elle s’émousse jusqu’à ce que se glisse cette idée dans l’esprit de l’intéressé : « M’envoyer entre les mains d’un superhéros ? Je préfère celles d’un plus modeste qui va me guérir. »
Alors comment inspirer la confiance sans s’échouer dans les sables mouvants du doute, dont il est si difficile de s’extraire ?
N’est-ce pas dans la simple évidence de rendre service à une personne affaiblie par le mal, qui ne souhaite que se confier à notre professionnalisme tout empreint de déontologie et d’éthique ?
Inspirer confiance ne découlerait-il pas de notre implication dans le devoir d’accomplir en toute sérénité et compétences, notre vocation de soin en évitant les certitudes qui se cachent derrière une estime de soi mal évaluée ?.*Confiance : du latin confidere : com, « avec » et fidere « fier ».
Michel Pompignoli
Directeur scientifique
AVANT-PROPOS
FC, FQet DUC : CQFD !
Vous avez remarqué le nombre d’annonces ou de publicités pour des formations qui arrivent sur votre smartphone ?
Depuis quelque temps déjà, l’époque est à proposer des programmes de Formation Continue dans tous les domaines de l’odontologie. De nombreuses formations sont disponibles, en présentiel, sur quelques jours ou plus régulièrement chaque semaine, ou en e-learning. Certaines proposent des cursus essentiellement cliniques, tandis que d’autres privilégient un enseignement uniquement théorique, parfois associé à des travaux pratiques sur modèles pédagogiques. Quelques programmes permettent également un « coaching d’accompagnement » sur patients. Toutes essaient de satisfaire un besoin de complément de connaissances ou de compétences dans un contexte de Formation Continue (FC) obligatoire.
Dans l’ensemble de ces propositions extrêmement diverses comment choisir ?
Entre le jeune praticien enthousiaste qui estime avoir des connaissances à transmettre ainsi que l’énergie pour le faire en utilisant les réseaux sociaux comme support promotionnel et le clinicien reconnu pour ses compétences mais qui est souvent débordé par l’ensemble de ses activités, vers qui se tourner pour satisfaire son envie de formation ?
Il n’existe pas (encore) de guide de sélection régional ou national (une, deux ou trois turbines ?) pour orienter ce choix dans un marché déjà bien fourni.
En fait, chaque praticien se détermine essentiellement en fonction de son objectif et du temps qu’il souhaite y consacrer. Rechercher les bases techniques d’un protocole opératoire ne nécessite pas une formation complète sur plusieurs mois. En revanche, acquérir des connaissances et des compétences cliniques approfondies dans une discipline justifie un investissement plus important, au moins en termes de temps.
Les Diplômes Universitaires Cliniques qui sont proposés dans la majorité des UFR d’odontologie des universités françaises délivrent ces formations dans le cadre de Formations Qualifiantes (FQ), délivrant un diplôme officiel de l’université.
Le contenu de ces Diplômes Universitaires Cliniques est évalué par nombre d’instances qui contrôlent la qualité du programme d’enseignement ainsi que l’adéquation entre les objectifs pédagogiques et cliniques affichés, les moyens mis en œuvre et la durée de la formation.
Par ailleurs, dans tous ces DU cliniques (DUC), l’accompagnement des confrères en formation est assuré par des cliniciens hospitalo-universitaires et des praticiens attachés libéraux ayant généralement bénéficié du cursus. Ces derniers rendent souvent avec passion et désintéressement ce qu’ils ont reçu bien des années auparavant et qui a contribué à l’évolution de leur pratique clinique personnelle.
Et ici, malgré les difficultés liées à l’exercice hospitalier et aux méandres des enjeux universitaires, dans de nombreuses disciplines, ces DU forment dans la durée de nombreux confrères qui terminent leur cursus avec de solides compétences et un diplôme pour lequel leur fierté est à l’égal des efforts consentis pour l’obtenir.
Dans une période où il est facile de s’opposer, saluons ce type de formation pour lequel hospitalo-universitaires, praticiens hospitaliers et cliniciens attachés libéraux avancent ensemble pour transmettre ce qu’ils savent, ce qu’ils font au quotidien et ce qu’ils ont appris de leurs pairs.
Ainsi, merci aux étudiants du DUCICP Université de Paris d’avoir contribué avec beaucoup d’énergie à ce numéro spécial « Implants et Prothèses » de l’Information Dentaire.
Je vous en souhaite une bonne lecture !
Olivier Fromentin
Coordinateur scientifique du numéro