Bas les masques
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Michel Bartala
Éditorial
Le microbiote : un ami intime qui vous veut du bien-être… I Lire ci-dessous >
Vincent Blasco-Baque
Actualités
Revue de presse
Microbiotes et péri-implantitesAnalyse de la névralgie trigéminée
Pascal De March
Presse médicale spécialisée
Philippe Léonard
Actualité hebdo
Nicolas Fontenelle
Le Microbiote
Les microbiotes oraux comme nouveaux marqueurs des maladies systémiques
Matthieu Minty, Thibault Canceill, Pierre-Pascal Poulet, Charlotte Thomas, Vincent Blasco-Baque
Physiopathologie et impact systémique du microbiote endodontique
Manon Saucourt, Ludovic Pelletier, Franck Diemer
La gestion clinique du microbiote intracanalaire dans les pathologies endodontiques
Jean-Pierre Siquet, Antoine Trigalou, Sam Aryanpour, Vincent Blasco-Baque
Microbiote parodontal : description, moyens d’exploration et implications cliniques
Charlotte Thomas, Alexia Vinel, Myriam Kaddech, Sara Laurencin-Dalicieux
Le microbiote buccal : quand les odontologistes bretons s’en mêlent
Martine Bonnaure-Mallet, Emile Boyer, Vincent Meuric
L’hôte et son microbiote parodontal : pour le meilleur et pour le pire…
Chiara Cecchin-Albertoni, Mathieu Marty, Christophe Guissard, Cindy Chaumont, Paul Monsarrat, Philippe Kémoun
Microbiote buccal : quelles avancées peuvent modifier les pratiques de soins du chirurgien-dentiste ?
Isabelle Prêcheur, Vincent Blasco-Baque, Valérie Roger-Leroi
Évasion
C’est le retour des festivals d’été après une année de pause pour raisons sanitaires. Découvrez notre sélection à travers la France pour chanter, danser, écouter, rêver
Sculptures, architecture, peinture, tapisserie : quatre expos incontournables cet été
Thierry Leroux
Avant-Propos
Bas les masques…
Les dernières annonces viennent un peu éclaircir l’horizon, la vie sociale de proximité peut reprendre. Les barrières relationnelles se lèvent, mais parfois trop rapidement. Ces masques qui font partie de notre vie de chirurgien-dentiste sont devenus depuis deux ans notre quotidien de citoyen. Se protéger pour nous sauvegarder.
Et si nous pouvions éliminer définitivement tous ces minuscules êtres capables de déclencher tant de problèmes dans notre organisme ? À première vue, après la lecture de l’excellent éditorial de Vincent Blasco-Baque (à découvrir en page 3), je me dis que l’élimination totale des bactéries et virus endogènes qui m’habitent aurait déjà un grand avantage avant cette période estivale : me faire perdre près de 2,5 kg ! Élimination bactérienne pour silhouette aérienne… Le prolongement de la lecture de ce beau numéro, me ramène vite sur terre : sans bactérie pas de vie ! Et la cavité buccale, lieu de nos interventions quotidiennes pour la santé de nos patients, est une zone dense, très dense, de tous ces colocataires. Et comme dans n’importe quelle copropriété, la vie en commun doit se faire en bonne entente, trouver le bon équilibre où chacun profite des lieux en respectant les autres. Mais parfois, certains veulent prendre le dessus, profitent d’une faiblesse des autres, et des bactéries partenaires deviennent pathogènes. Notre organisme essaie alors de contenir ces débordements, nos défenses se mobilisent, luttent. Ces êtres vivants, dont le potentiel de dangerosité n’est pas proportionnel à la taille, doivent alors vite être stoppés pour ne pas rompre l’équilibre qui stabilise la vie. Une vraie vie de société, à une autre échelle.
L’un des rôles de notre profession est de prévenir ces déséquilibres bucco-dentaires, de favoriser la bonne entente entre tous ces êtres peuplant la bouche et les cellules de nos patients. Médecin bucco-dentaire, maintenir la santé bucco-dentaire de nos patients plutôt que guérir. La prévention du déséquilibre reste dans beaucoup de situations la meilleure solution. Car lorsqu’il s’installe, le rétablir génère souvent des pertes, des cicatrices. Aussi, l’envie immense de revoir des sourires doit parfois encore être contenue pour ne pas compromettre un équilibre de vie précieux que nous sommes en voie de retrouver pleinement.
Bonne lecture !
Michel Bartala
Rédacteur en chef
Éditorial
Le microbiote : un ami intime qui vous veut du bien-être
C es dernières années ont été marquées par la prise de conscience des micro-organismes présents dans l’environnement. La majorité de l’humanité est masquée et se protège du plus connu d’entre eux : le coronavirus. Mais les microbes sont-ils tous en « guerre » contre nous ?
Il existe plus de 2,5 kilogrammes de bactéries vivantes et de virus endogènes dans le corps humain. Les vraies interrogations deviennent donc : sommes-nous capables de vivre avec ? Et, surtout, qui vit avec qui ? Qui vit dans qui ? C’est une réelle question psychanalytique pour l’Homme et encore plus pour le chirurgien-dentiste en tant qu’infectiologue de la cavité buccale. En effet, quantitativement, le microbiote oral est le deuxième du corps humain après le microbiote intestinal. Il existe deux fois plus de cellules microbiennes dans la bouche que de cellules humaines. Ce réel organe microbien comporte des bactéries, des virus, des champignons et des parasites au sein de notre bouche. Ses rôles, comme la protection, l’éducation du système immunitaire, la cicatrisation, la digestion…, sont indispensables à la vie humaine. On parle de microbiote en « eubiose » quand il est à l’équilibre et assure ses fonctions pour le maintien de la santé. En cas de déséquilibre, appelé « dysbiose », il joue alors un rôle délétère, avec le développement de pathologies buccales (caries et maladies parodontales) et la dissémination de bactéries buccales dans le reste du corps. En effet, le microbiote buccal n’a pas uniquement une fonction locale, mais communique intensément avec l’ensemble de notre organisme. Le microbiote oral devient un marqueur de notre santé buccale, et également générale.
Au travers de ce numéro spécial, nous avons voulu présenter le microbiote buccal et ses actions en voyageant du parodonte à l’endodonte jusqu’à l’ensemble du corps humain. Il faut prendre conscience de notre microbiote, l’adopter, le dompter et le prendre en charge pour une santé buccale et systémique saine. « Rendre la vie supportable est le premier devoir du vivant », disait Freud. Nous pourrions rajouter : le « vivant microbien ». Notre microbiote est notre allié santé pour la vie. Alors cultivons-le, aimons-le, protégeons-le et soignons-le de la bouche à l’intestin…
Vincent Blasco-Baque
MCU-PH, Université de Toulouse
Coordinateur scientifique