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Éditorial
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Docteur, je vous quitte. » Cette phrase lancée par une patiente en fin de séance de soins me donne presque envie d’entonner la célèbre chanson de Jacques Brel – le tutoiement en moins. Les interrogations se mettent à tourner dans ma tête : « Qu’ai-je donc fait de mal ? » Ce terrible sentiment de culpabilité qui nous assaille face à un revers relationnel. Mais le patient a le libre choix de son praticien et, finalement, peut-être je ne lui conviens plus… La période actuelle semble nous pousser à accepter d’être des « personnels de santé consommables ». Ainsi, ce nouveau patient qui laisse un message pour « un rendez-vous urgent pour des facettes » et qui, lorsque nous le rappelons 30 minutes après son « SOS vital », nous répond avec aplomb et sans gêne aucune qu’un confrère l’a contacté plus rapidement et que donc « tant pis pour nous ». Je me rassure en me disant que je ne lui aurais certainement pas apporté la satisfaction attendue, n’ayant pas forcément la capacité (et l’envie) d’être « à son service ».
Alors que je suis sur le point de demander des explications à ma patiente en partance, elle me devance : « Je déménage. » Quel soulagement – pas son départ, mais sa cause. Elle s’inquiète de trouver un nouveau praticien dans sa nouvelle ville. N’y connaissant personne, je me mets en quête avec elle, via un moteur de recherche, d’un praticien. Sait-on jamais, un nom me rappellera peut-être une compétence. Le premier résultat de notre recherche m’interpelle. On nous propose une liste des « 10 meilleurs dentistes » de l’agglomération. Je suis surpris ou mal informé : y a eu un concours, des critères d’évaluation par un jury de professionnels pour effectuer ce « classement » ? Que veut dire « meilleur dentiste » ?
La preuve est faite, nous sommes bien devenus des « praticiens consommables ». Cette dérive commerciale, certains la veulent, d’autres la refusent. Je pense que la médecine doit se garder de toute « prospection » commerciale. Nous ne devrions soigner que des patients avec des pathologies nécessitant une thérapeutique pour un état de santé optimale. On peut parler d’évolution inexorable des mentalités. On peut aussi vouloir conserver sa dignité, ne garder que le meilleur de notre profession.
Un avis à nuancer ou à conforter à la lecture de l’article sur le patient consommateur de soins proposé dans ce numéro, qui apporte un regard éthique sur cette évolution.
Pour ma part, en cette fin d’année, je vous souhaite sincèrement « le meilleur ».
Michel Bartala
Rédacteur en chef