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Le langage des yeux…
Le printemps 2020 est à une moindre convivialité dans l’accueil des patients en raison de la mise en place de toute une série de gestes appelés « barrières » ou plus justement « de protection » : salle d’attente fermée, masques obligatoires, désinfection des mains à l’entrée du cabinet, distanciation physique, interdiction d’utiliser les toilettes… Bien entendu, la plupart d’entre eux comprennent très bien ces mesures et sont souvent amusés par les tenues parfois comiques, voire cosmiques, endossées par les praticiens et les assistant(e)s. Ils nous encouragent d’ailleurs à continuer de prendre soin d’eux et de nous. Ils nous confient aussi leurs difficultés à supporter le masque qui provoque sensation d’étouffement, de chaleur… bref d’inconfort, et sont admiratifs de notre capacité à supporter cette protection qui a toujours fait partie de notre quotidien (et désormais de notre « harnachement »).
Ils sont aussi conscients que nous sommes « au premier rang » des professions à risque de contamination, et sont souvent très empathiques ; pour une fois, les rôles s’inversent. Est-ce d’ailleurs de l’empathie ou de la compassion ? Laissons les experts en débattre dans nos pages d’éthique…
L’échange avec les patients n’est pas non plus facilité. Nous sommes certes habitués à parler à travers un masque, mais désormais, nous en superposons deux, recouverts de surcroît par une visière… De quoi compliquer la compréhension, sans compter l’environnement sonore, déjà bien « présent » habituellement, mais encore dégradé par les machines dédiées au traitement de l’air. Et que dire du langage non verbal, pour une grande part dans la qualité de la relation qui s’établit avec les patients ? Fini la poignée de mains, le sourire, le geste rassurant…
Heureusement, il nous reste le regard ! Et il en dit long… Outre les 6 muscles oculomoteurs et les 2 muscles palpébraux, pas moins de 22 muscles du contour de l’œil nous aident à nous exprimer !
Et nous n’avons d’autre choix que de le plonger dans celui des patients – et inversement –, car la tornade Covid a emporté avec elle cette toile accrochée aux murs qui nous aidait à nous évader, ces photos souvenirs ou encore ce bibelot fétiche… autant de touches personnelles, repères pour les praticiens, distraction pour les patients. Les salles de soins, déjà très sobres, sont épurées à l’extrême, désormais proches du laboratoire expérimental stérile… Et s’il est possible de réinventer cet environnement stérile, comme nous le verrons dans un prochain numéro Id Tendances, en attendant, les patients n’ont plus que nos yeux à regarder. Préparez-vous à ce qu’ils y plongent et scrutent le moindre signe, la moindre alerte. Quant à nous, il nous reste à jouer de la paupière pour rassurer, comprendre… être bienveillant d’un battement de cils !
Michèle Reners
Rédactrice en chef