L'Information Dentaire n°37 - 30 octobre 2019

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UGS : ID A01937 Catégorie :
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Description

ÉditorialEst-ce normal ?
Michel Bartala

Revue de presse – Mesures d’hygiène et prothèses amovibles en résine –   Lire >>
Pascal De March
Presse médicale spécialisée – Philippe Léonard

Actualité hebdo

Nicolas Fontenelle

Spécial #1 ADF 2019

Le mot du président I Écrivons l’avenir ensemble Lire ci-dessous >
Serge Armand

Bibliograhie

Sélection Bibliographique des séances de l’ADF  Lire >

La préservation

Jusqu’où peut-on aller en endodontie ? Lire >
Adrien Le Verge, Cédric Chaudeau

Jusqu’où peut-on conserver dans les cas de fêlures ? Lire >
Linda Martin, William Le Chaffotec

Jusqu’où peut-on aller en parodontologie ? Lire >
Alexandre Courtet, Cyrille Rolland

Art

Degas et Lautrec : deux expositions majeures à découvrir en marge du congrès
Thierry Leroux


 

Écrivons l’avenir ensemble

Serge Armand
Président du congrès 2019

Comme tous les ans, le Palais des congrès de la porte Maillot va recevoir le congrès de l’ADF du 26 au 30 novembre 2019, événement incontournable de la profession.
Tous les acteurs seront présents, praticiens, industriels, prothésistes, assistantes, et pourront se retrouver durant cinq jours dans ce lieu de rencontre privilégié.
Notre profession est à la croisée des chemins, le métier d’odontologiste étant en pleine mutation.

La question n’est pas « Où allons-nous », mais « Où voulons-nous aller ? ».

Notre mode d’exercice est de plus en plus confronté à deux exigences qui peuvent paraître paradoxales :

  • d’une part la nouvelle nomenclature qui référence la plupart des actes réalisés. La nouvelle convention et le RAC zéro modifient de façon très importante l’activité du chirurgien-dentiste ; ce changement des modalités d’exercice fait que notre profession est de plus en plus réglementée et la tarification des honoraires de plus en plus stricte. Ces nouvelles modalités ont imposé à un grand nombre de praticiens une diminution de leurs honoraires qui peut impacter le bilan financier de leur cabinet ;
  • d’autre part l’arrivée massive de la technologie numérique dans les cabinets dentaires.
    L’émergence du numérique et de l’intelligence artificielle est inéluctable et modifie de nombreux protocoles thérapeutiques en médecine et en odontologie. Cet apport technologique bouleverse largement les schémas classiques de soin et tout praticien doit prendre conscience que cette évolution est inéluctable. Ne pas en tenir compte, c’est prendre le risque à moyen terme de ne plus être en adéquation avec les données acquises de la médecine.
  • Cette évolution tech­no­­logique implique précisément des in­ves­tis­sements très importants qui peuvent apparaître comme incompatibles avec l’évolution des modalités de l’exercice libéral.

Il y a donc urgence à prendre conscience de cet état de fait. La question est de savoir comment concilier ces deux impératifs pour obtenir une amélioration de l’état bucco-dentaire de nos patients.

Ce sera l’un des objectifs majeurs de ce congrès de l’ADF 2019, de démontrer la compatibilité entre ces deux éléments qui peuvent apparaître comme contradictoires.
Pour ce faire, nous avons conçu un programme scientifique qui se veut à la fois actuel et prospectif.

Actuel en présentant les thérapeutiques fondamentales indispensables à l’exercice quotidien. Nous avons voulu les mettre en valeur et les relier entre elles dans le cadre de programmes transversaux. En effet, pendant très longtemps, nous avons assisté à des séances spécifiques à une discipline qui ne prenaient pas ou mal en compte les autres. Notre démarche a, au contraire, consisté à proposer des conférences montrant, sur un thème particulier, la contribution des autres disciplines dans le cadre de protocoles cohérents.

Prospectif par la présentation de ce que sera l’odontologie de demain, basée sur l’utilisation de plus en plus croissante du numérique et de l’intelligence artificielle. Je pense notamment à la séance « phare » C52 du jeudi matin qui traitera de ces nouvelles évolutions et de l’apparition du transhumanisme dans notre activité.

Ce congrès nous permettra de prendre conscience que ce n’est pas en achetant la technologie que l’on achète la compétence. En d’autres termes, que l’utilisation de la technologie doit s’appuyer sur l’expérience et la connaissance des différentes pathologies et des moyens pour les traiter. L’outil n’est là que pour rendre service aux praticiens et non pas pour dicter le choix des protocoles.

L’avenir de notre profession est résumé dans l’affiche de notre congrès ; cet avenir nous appartient, c’est à nous de le construire pour répondre à notre mission qui est celle de soigner les patients suivant les données actuelles et futures de la chirurgie dentaire. Ne laissons à personne le soin de décider pour nous et construisons cet avenir ensemble.

Retrouvons-nous avec plaisir pour en parler du 26 au 30 novembre au congrès de l’ADF 2019.

Serge Armand
Président du congrès 2019


Edito

Est-ce normal ?

Nous avons tous entendu cette interrogation, formulée par un patient au cours d’une consultation, d’une voix souvent angoissée. Le « oui » franc du professionnel de santé apaise alors le stress du patient. Cependant, si cette question de la « normalité » en santé est compréhensible, elle constitue souvent un abus de langage. En effet, la norme ne représente qu’un état par rapport à l’observation d’une moyenne. Georges Canguilhem* l’a notamment bien définie et la considère comme un concept liant une moyenne statistique et l’observation du cas le plus fréquent. Ainsi, la « non-normalité » ne signifie pas systématiquement un état pathologique. Exemple dans notre pratique : une prémolaire mandibulaire présentant 4 canaux n’est pas « normale » statistiquement parlant, sans que cela signifie la présence d’une quelconque pathologie sous-jacente.

La nécessité d’évaluer les états « normaux » a évidemment engendré des recommandations, voire des obligations : les normes. Il est important alors de prendre conscience que ces préceptes, standards et autres chartes, encadrant notre activité, nos vies, évoluent avec le temps. Ainsi, très récemment (le 21 octobre dernier), l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail informe que des téléphones portables d’une fabrication antérieure à 2016 pourraient ne pas répondre aux normes actuelles sur les risques d’exposition (DAS = débit d’absorption spécifique) lorsque l’appareil est près du corps. Les responsables de ces normes ayant pris conscience que cet outil, devenu pour beaucoup un compagnon permanent, est le plus souvent proche du corps (à 5 mm) et que cela pourrait donc représenter quelques nocivités. Bien qu’elles puissent parfois nous « importuner », ces normes évolutives me semblent nécessaires pour nous orienter, car la « normalité » rassure, encadre.

La formation continue, la lecture d’articles, en exposant de multiples situations cliniques, permettent de mieux appréhender ce qui est « normal », pathologique ou original, c’est-à-dire en dehors de la norme mais non pathologique. L’ADF est un endroit idéal pour s’informer et ouvrir son champ d’observation.

Dans la vie quotidienne, si la normalité rassure, l’originalité amuse, interroge, stimule et fait parfois évoluer. Il faut juste savoir doser…

Michel Bartala
Rédacteur en chef

* Médecin et philosophe français, auteur notamment de l’ouvrage
« Le normal et le pathologique », 1966, Quadrige, Presses Universitaires de France.