Éditorial – Urgence
Michel Bartala
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Pascal De March
Presse médicale spécialisée – Philippe Léonard
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Processus de déminéralisation/reminéralisation
Nelly Pradelle-Plasse, Caroline Mocquot, Jean-Baptite Hauret, Pierre Colon,
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Les lésions lichénoïdes
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Application clinique en CFAO – Lire >>
CFAO et implantologie : de la planification à la chirurgie implantaire
Arnaud Soenen
Pratiquer
Retraite – Lire >>
La future réforme : Quelles conséquences ? Quelle stratégie …
Mathieu Lepage
ÉDITO
Bonjour, je suis venu en consultation hier et je n’ai toujours pas reçu mon devis… ». Petite remarque « assassine » pour nous rappeler que l’immédiateté est devenue un paramètre de la vie quotidienne. La possibilité, par une simple pression sur un clavier, d’obtenir des réponses immédiates à nos questions a totalement modifié la perception du temps, mais surtout de la réflexion. Je devrais plutôt écrire de la capacité d’évaluation et de réflexion. Les plus anciens se souviendront qu’au temps de la lettre, timbrée et postée, attendre une réponse dix jours était « normal ». Loin de moi l’idée de regretter l’évolution, mais force est de constater que la rapidité de transmission et de communication actuelle, qui présente certes des avantages, conduit à nous abreuver d’images et d’informations jusqu’à saturation. Saturation qui inhibe toute réflexion car notre cerveau, à la différence des puces électroniques alimentant les ordinateurs, peine à augmenter en permanence sa vitesse de calcul. Le « tout, tout de suite », de possibilité est devenu besoin. Un besoin illusoire qui conduit à des comportements qui, au final, perturbent, embolisent le bon fonctionnement du système, de la société, jusqu’à le ralentir.
En faisant un très grand raccourci, j’en ai conscience, je dirais que le besoin immédiat de réponse à un problème de santé, même mineur, fait certainement partie des paramètres de la crise que vivent les urgences hospitalières. Dans la communication scientifique ou médicale via les réseaux, cette précipitation peut aussi initier des biais d’interprétation. Ainsi, le résultat à un mois, voire à deux mois, d’une technique chirurgicale ou restauratrice n’a pas de valeur de fiabilité. C’est une observation intéressante, mais qui demande suivi et analyse dans le temps. Cela ne permet certainement pas des conclusions validant la généralisation d’un acte isolé ne bénéficiant que d’un suivi de courte durée.
Tentons de redonner du temps à la réflexion. Un plan de traitement se réfléchit, s’évalue en termes de possibilités, de risques, et s’adapte à la situation médicale du patient. Cela demande du temps.
La rapidité impose la systématisation, donc la « non-personnalisation », ce qui me semble à l’opposé de la relation patient-praticien. Ne devenons pas des machines à soigner.
Je vous invite donc à vous asseoir tranquillement pour lire votre hebdomadaire que nous prendrons toujours le temps de préparer pour vous.
Michel Bartala, Rédacteur en chef