Éditorial
Information, informations, adaptation… Lire ci-dessous
Michel Bartala, Rédacteur en chef
Revue de presse – Société Française de Chirurgie Orale, Philippe Léonard
Actualité hebdo – Nicolas Fontenelle
SE FORMER
Implantologie
Esthétique et prothèse télescopique. À propos d’un cas – Lire
Gildas Boullé, Guillaume Glory
Diagnostic différentiel
Tumeurs de la petite enfance – Lire
Jean-Christophe Fricain, Jacky Samson
Application clinique en esthétique
Le maquillage des restaurations directes dans le secteur postérieur – Lire
Anne Longuet-Tuet
PRATIQUER
Éthique
Les accompagnants sont-ils les bienvenus dans la salle de soins ? – Lire
Philippe Pirnay
ART
Hammershøi, aux portes du mystère – Lire
Thierry Leroux
Édito
Informatique, informations, adaptation…
Le début du mois d’avril s’est accompagné de la mise en place de la nouvelle convention. Cette modification a contribué au réchauffement, non pas climatique, mais des neurones de beaucoup de consœurs et confrères ainsi que des sociétés à l’origine des différents logiciels de gestion des cabinets dentaires. Une chose est sûre, c’est que leur service de maintenance à distance a bien mérité son nom anglais de « hot line ». Il semble que l’ambiance a parfois gagné quelques degrés dans les longues minutes d’attente et dans les échanges…
Il est vrai que depuis maintenant plusieurs décennies, l’informatique est devenue un outil essentiel de notre vie professionnelle, et même de toute notre vie. Cette dépendance est impressionnante1 ; l’ordinateur est devenu le cœur d’un cabinet dentaire en termes de logistique. Et ce n’est pas la part de plus en plus importante de ces technologies dans les empreintes, la fabrication des prothèses, la planification, la radiologie, et j’en oublie certainement, qui va démentir ce lien « vital » entre les logiciels de ces machines et notre activité.
Il faut reconnaître que les services rendus et les progrès apportés sont fabuleux. Cependant, comme dans toutes les évolutions, et je dirais même dans toutes les situations de la vie, il convient d’apporter une part de modération. Ainsi, internet est une source inépuisable d’informations. Nos patients en ont bien pris conscience. J’ai vu récemment chez un médecin une affichette avec cette recommandation : « Ne confondez pas vos vingt minutes de recherches sur internet avec mes dix années d’études. » Un article2, un peu ancien, avait déjà abordé cette problématique de la sensation de connaissance procurée par l’accès rapide aux informations. L’auteur décrit deux attitudes possibles du professionnel de santé : soit il adopte une démarche défensive en affirmant sa position d’expert, soit il propose une collaboration face à cette envie de savoir du patient en discutant de ses recherches.
La seconde approche me semble plus constructive, même s’il faut parfois ramener certains patients à la prise de conscience des écrits lus sur l’affichette du médecin ! Car si l’acquisition de données immédiatement disponibles est possible grâce à notre mémoire externe3, facilement disponible, sorte de mémoire de groupe, la connaissance durable, qui se rapproche de la capacité à raisonner, à s’adapter, nécessite un apprentissage « réel » du savoir qui demande du temps. Temps nécessaire pour accéder à l’intelligence comme la définissait Jean Piaget, célèbre psychologue suisse : « L’intelligence, ce n’est pas ce que l’on sait, mais ce que l’on fait quand on ne sait pas. »
1 Mihajlov M, Vejmelka L. Internet Addiction : A Review of the First Twenty Years. Psychiatr Danub. 2017 ; 29 (3) : 260-272.
2 McMullan M. Patients using the Internet to obtain health information: how this affects the patient-health professional relationship. Patient Educ Couns 2006 ; 63 (1-2) : 24-28.
3 Firth J et al. The « online brain » : how the Internet may be changing our cognition. World Psychiatry 2019 ; 18 (2) : 119-129.
Bonne lecture !