Le dépistage et le traitement des foyers infectieux bucco-dentaires ont toujours été une préoccupation chez les patients présentant une cardiopathie valvulaire en raison du risque d’endocardite infectieuse. Les principales lésions valvulaires sont des mutilations à l’origine de fuites aiguës et des végétations responsables de complications emboliques (fig. 1 et 2).
La prise en charge des foyers infectieux bucco-dentaire a profondément évolué ces dernières années en raison d’évolutions de l’épidémiologie et des conceptions physiopathologiques de l’endocardite infectieuse ainsi que de données cliniques. Cela s’est traduit notamment par d’importantes modifications des recommandations d’antibioprophylaxie.
Épidémiologie de l’endocardite infectieuse
Si les streptocoques demeurent les micro-organismes les plus fréquemment responsables de l’endocardite infectieuse, le profil microbiologique a évolué et les streptocoques d’origine bucco-dentaire n’étaient plus responsables que d’un cinquième des endocardites dans l’enquête épidémiologique française de 2008 [1]. En revanche, la part des staphylocoques a augmenté, surtout en raison des endocardites liées aux soins [1, 2].
Les caractéristiques des patients se sont également modifiées avec le temps. L’endocardite infectieuse atteint des patients plus âgés, plus souvent avec des antécédents de chirurgie valvulaire, mais aussi sans valvulopathie connue [1, 2].
Le risque d’endocardite infectieuse dépend de la cardiopathie sous-jacente, ce qui conduit à distinguer des patients à risque intermédiaire et à risque élevé d’endocardite. Les cardiopathies exposant à un risque intermédiaire d’endocardite sont pour la plupart des valvulopathies natives et des cardiopathies congénitales avec shunt gauche-droit (tableau 1).
Les cardiopathies exposant à un risque…