Parmi les critères décisionnels, outre les aspects fonctionnels, la morphologie des canines devant être modifiée pour se rapprocher de celle des incisives latérales constitue un point critique sur le plan esthétique [2, 3]. Lorsque les critères dento-gingivaux sont favorables, l’option orthodontique est esthétiquement appréciée, mais lorsque la modification de forme paraît improbable, le choix d’ouverture des espaces est d’autant plus indiqué [4]. L’orthodontie doit alors être envisagée dans le but de créer un espace en adéquation avec le volume nécessaire à la chirurgie implantaire.
Cet article se propose d’illustrer, au travers d’un cas clinique suivi sur plus de dix ans, la gestion des aléas thérapeutiques d’une telle situation et la justification des approches successives.
Première période : 2004-début 2011, le traitement orthodontique
La consultation initiale du patient, alors âgé de 10 ans, laisse entrevoir l’absence de 12 et 22 (fig. 1) dont l’agénésie est confirmée par l’examen radiologique complémentaire.
Après discussion avec l’orthodontiste traitant et en accord avec les parents, le choix d’ouvrir les espaces afin de remplacer les deux dents manquantes par des couronnes supra-implantaires est arrêté et le traitement engagé en 2008.
Un traitement multi-bracket est entrepris afin de fermer le diastème inter-incisif et de distaler les canines. Après deux ans et demi, devant un risque avéré de rhizalyse, la décision d’arrêter le traitement s’impose. L’ouverture des espaces est partielle et compatible avec les proportions cliniques souhaitées pour les deux incisives latérales (fig. 2a). Cependant, les orientations radiculaires de même que les largeurs de crêtes dans les deux secteurs édentés (fig. 2b) ne permettent pas d’envisager une reconstruction implanto-portée adéquate.
En…