Les aurifications dentaires

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Information dentaire
Historiquement, la première publication imprimée d’une obturation dentaire avec des feuilles d’or, après curetage et mise en forme d’une cavité, reviendrait à Giovanni da Vigo en 1514. En 1542, Giovanni d’Arcoli décrit une technique d’aurification en comblant la cavité dentaire par de l’or. Technique reprise, entre autres, par Bourdet deux siècles plus tard. Mais c’est véritablement l’Américain Robert Arthur qui introduit en 1855 la technique d’aurification à l’or cohésif. Technique hautement améliorée par Sanford C. Barnum qui diffuse en 1864 l’utilisation de la digue en caoutchouc avec clamps pour une étanchéité indispensable.

Un summum de l’art dentaire

Rubrique de la SFHAD
Société Française d’Histoire de l’Art Dentaire

La technique
La condensation d’or pur dans certaines conditions réalise une véritable auto-cohésion pour constituer un bloc de métal. L’aurification consiste donc à obturer des cavités dentaires par condensations de petites quantités d’or jusqu’à obtenir une obturation complète d’excellente qualité avec un joint remarquable obtenu par un écrouissage exceptionnel de l’or.
On distingue deux sortes d’or pour aurification : l’or « non adhésif » ou encore « or mou », et l’or « adhésif ou cohésif ». Ce dernier se présente sous différentes formes : or en feuilles à préparer, en cylindres, en pellets, en ors spongieux, en ors cristallisés, etc. Avec le succès des aurifications, les maisons de fournitures dentaires proposèrent pendant toute cette période une variété considérable de présentations commerciales d’or à aurification.

Une instrumentation spécifique
Les aurifications demandaient beaucoup de soins et toute une instrumentation spécifique pour tasser minutieusement des petites masses d’or. C’est incontestablement aux États-Unis que la technique d’aurification atteignit ses lettres de noblesse pour être importée en Europe, notamment à Paris, par la communauté des dentistes américains dans les années 1870. Technique longue et laborieuse pour réaliser des obturations de qualité exceptionnelle supplantant toutes les qualités d’obturations qui existaient à la fin du XIXe siècle, puis pendant toute une grande partie du XXe siècle.
L’aurification destinée plus particulièrement à de petites cavités, pas toujours d’accès facile, a vu l’apparition d’un nombre incroyable de fouloirs très variés. Le plus souvent, ils étaient équipés de gros manches, pour bien tenir en main, avec de petites extrémités travaillantes, la conjonction des deux permettant d’obtenir une grande force d’application pour une bonne cohésion de l’or. On utilisait aussi des pinces à condensation latérale et des fouloirs à pression occlusale. Les fabricants d’instruments, surtout aux États-Unis, réalisèrent de très beaux ensembles pour aurifications.
La technique de condensation des pellets d’or étant longue et exigeant beaucoup d’énergie pour l’opérateur, une instrumentation mécanisée spécialisée se développa rapidement. Dès 1867, Atkinson proposa un maillet automatique pour fouler l’or cohésif, suivi par Bonwill avec son maillet électromagnétique en 1880 et son maillet mécanique sur tour en 1886.

Aujourd’hui encore…
L’aurification représente certainement un summum de l’Art Dentaire. Aucune autre sorte d’obturation n’a encore pu égaler l’aurification par sa qualité et sa pérennité. Témoins en sont les aurifications que l’on retrouve parfois actuellement en bouche, toujours impeccables, après plusieurs dizaines d’années de réalisation ! Les aurifications étaient encore enseignées dans les années 1970 dans certaines facultés françaises et étrangères. Malgré les contraintes de la technique, quelques rares chirurgiens-dentistes en réalisent encore au XXIe siècle. Technique difficile, longue et rigoureuse, c’est encore un top d’une activité professionnelle qui, il est vrai, semble faire partie d’un autre âge. Avec leurs débuts vers 1860, les aurifications ont entraîné l’émergence de toute une instrumentation spécifique que l’ingéniosité et le savoir-faire des fabricants ont su transformer aussi en un summum de l’instrumentation de la spécialité.

Pour plus d’informations sur ce sujet, consulter :
www.biusante.parisdescartes.fr/sfhad
www.biusante.parisdescartes.fr/aspad

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