Partie I – Lésions blanches détachables
Il est possible de distinguer cliniquement une lésion blanche dont l’aspect blanchâtre s’élimine au passage d’une compresse de celle dont l’aspect blanchâtre ne s’élimine pas. Dès lors, une classification des lésions blanches en deux grands groupes peut être proposée : les lésions blanches détachables et non détachables. La prise en charge ne sera pas abordée dans cet article.
Lésions blanches détachables
L’aspect clinique de la muqueuse est marqué par des dépôts de surface, non kératosiques, formant des pseudomembranes dont l’apparition est liée à différents processus et qui se détachent plus ou moins facilement de la muqueuse sous-jacente. Après avoir écarté les enduits pultacés composés de cellules épithéliales desquamées et de bactéries pouvant recouvrir les muqueuses des personnes dont l’hygiène bucco-dentaire est très défectueuse(fig. 1a et 1b)et les débris alimentaires qui forment des dépôts assez épais au niveau des vestibules des personnes âgées qui ont des difficultés à maintenir une bonne hygiène (fig. 2a et 2b), les lésions pseudomembraneuses regroupent un certain nombre de formes cliniques.
Nous en détaillons quatre.
Le muguet
Il s’agit de la forme aiguë de la candidose buccale, essentiellement due au Candida albicans, souvent accompagnée d’une sensation de cuisson, de goût métallique ou de sécheresse buccale. Il apparaît sous la forme d’efflorescences blanchâtres plus ou moins épaisses qui ont tendance à fusionner. Cet enduit, qui part facilement au grattage(fig. 3a et 3b), est constitué d’un feutrage de filaments pseudo-mycéliens associés à des polynucléaires et des kératinocytes desquamés et altérés (fig. 4). Le muguet touche essentiellement le nourrisson et le vieillard. Chez l’adulte, il ne se développe que sous l’influence de facteurs favorisants…