CPEA Rubrique dirigée par Pierre Machtou et Dominique Martin
A l’image de l’ensemble des résorptions, un processus d’activation des cellules ostéoclastiques [2] est initié dans la région cervicale, entraînant une perte de substance dentaire (cément, dentine). Le facteur déclenchant reste la perte d’intégrité du cément qui ne permet plus une protection de la dentine contiguë. Cette brèche cémentaire occasionne une réparation où la balance ostéoblaste-ostéoclaste se voit déporter vers l’activité clastique. Cette balance est sous l’influence de plusieurs facteurs chimiques (hormones, cytokines, facteurs de croissance). La nature même de cette résorption n’est pas encore tranchée selon les auteurs qui la décrivent comme inflammatoire seule, inflammatoire initialement puis infectieuse voire infectieuse initialement puis inflammatoire [3].
Dans les cas de résorption cervicale invasive, il est difficile de mettre en évidence une étiologie, ce qui les classe dans les résorptions dites idiopathiques. Parmi 222 patients présentant 257 résorptions cervicales invasives, Heithersay [1] a cependant mis en évidence des facteurs prédisposants : l’orthodontie (avec force lourde), les traumatismes dentaires, le blanchiment interne (avec peroxyde d’hydrogène), les dommages directs à la jonction amélo-cémentaire lors de chirurgie.
À noter que les thérapeutiques parodontales type surfaçage ne sont pas ressorties de cette étude princeps comme un facteur étiologique notoire. Le processus inflammatoire serait rapidement annihilé par un turn- over des cellules épithéliales.
Les caractéristiques principales de la résorption cervicale invasive sont :
– des parois dures au sondage à la base de la résorption. Cela permet un diagnostic différentiel avec les caries radiculaires qui apparaissent molles voire collantes au sondage. Un sondage appuyé entraînera un saignement par la stimulation du tissu inflammatoire de la résorption ;
– la présence fréquente d’un « pink spot » correspondant…