Les relations qui unissent prothèse et parodonte sont souvent conflictuelles et complexes. Afin d’éviter ces conflits entre impératifs prothétiques et parodontaux, le praticien se doit d’analyser minutieusement les facteurs en présence avant d’entreprendre son acte thérapeutique. Le projet prothétique avec ses données biomécaniques, fonctionnelles et esthétiques devra tenir compte des conditions parodontales. Le choix des limites prothétiques doit s’intégrer dans le respect de l’anatomie parodontale afin de préserver l’espace biologique.
L’évolution des biomatériaux et des concepts prothétiques amène le clinicien à modifier son approche thérapeutique en y intégrant le collage et l’orthodontie.
Impact de la prothèse sur le parodonte
La prothèse fixe a pour objectif principal la reconstruction fonctionnelle et esthétique de l’organe dentaire suite aux séquelles de maladie carieuse, de traumatisme ou de toute autre forme d’agression chimique ou mécanique. Toutefois, cette prothèse n’est qu’un artifice mis à la disposition du clinicien. Elle doit être capable de reproduire les propriétés mécaniques, optiques et biologiques de l’organe dentaire.
Le praticien doit, au cours des différentes étapes d’élaboration d’une prothèse fixe, tenir compte d’un certain nombre de paramètres afin de ne pas compromettre le rapport étroit entre le parodonte et le futur élément prothétique. La littérature scientifique traitant des relations entre parodonte et prothèse est cependant ancienne et limitée. Kosyfaki et coll, dans une revue de la littérature, ne retiennent qu’une soixantaine d’études in vivo sur plus de 50 années de publications (1). Effectivement, aucune évolution majeure n’est apparue dans ce domaine. De plus, la plupart des études ne concernent que le rapport entre prothèse et parodonte sain. Or, les études épidémiologiques concernant les maladies parodontales montrent une importante prévalence…