Traitement d’une MIH sévère
Les deux cas cliniques proposés dans les parties I et II de cet article illustraient le nouveau concept d’infiltration en profondeur appliqué à des lésions profondes, mais de subsurfaces. L’idée était alors d’imprégner plus en profondeur le corps de la lésion. Cette fois, nous présentons l’application aux « Molar Incisor Hypomineralisations » (MIH) de ce nouveau concept d’érosion/infiltration en profondeur, jusqu’alors contre-indiqué.
En effet, les MIH sont des hypominéralisations amélaires qui ont la particularité de débuter non pas en subsurface, mais au niveau de la jonction amélo-dentinaire [3]. Elles s’étendent dans l’épaisseur de l’émail en fonction de leur sévérité. Les MIH légères (blanches) présentent donc une localisation interne non accessible par le protocole standard d’érosion. Ainsi, le principe de traitement par érosion/infiltration en profondeur des MIH n’est pas, comme dans les deux premiers cas, d’améliorer l’infiltration dans le corps de la lésion, mais d’aller rechercher par sablage ou par fraisage le plafond de la lésion avant de l’infiltrer.
Cas clinique
1 Cette jeune patiente consulte pour le traitement d’une tache blanche disgracieuse sur l’incisive latérale mandibulaire gauche. À l’échelle du visage, nous pouvons noter que les dents sont peu lumineuses et qu’un éclaircissement améliorerait l’harmonie du visage (blanc de la sclérotique).
2 Après avoir observé une hypominéralisation d’au moins une des 4 premières molaires permanentes, le diagnostic de lésion liée à une MIH est posé. La position coronaire, asymétrique, et l’aspect laiteux de la lésion sont autant de confirmations de ce diagnostic. Une infiltration en profondeur sera donc nécessaire, car la lésion débute à la jonction émail-dentine. À l’échelle dento-gingivale, nous pouvons noter aussi une lésion blanche sur 11, mais qui ne gêne pas la patiente.
3 L’opacité à plus gros plan. Notons…