Les dents sont affectées dans l’ordre chronologique de leur éruption, à l’exception des incisives mandibulaires qui, protégées par la langue au moment de la succion, sont atteintes en dernier. En effet, la carie précoce de la petite enfance est le plus souvent inhérente à la consommation pluriquotidienne diurne de biberons contenant autre chose que de l’eau (lait, jus de fruits, sodas), à l’endormissement avec celui-ci ou à un allaitement ad libitum après l’éruption dentaire. Ces mauvaises habitudes alimentaires ont souvent été associées à une transmission précoce des Streptococci mutans par la personne qui, s’occupant le plus de l’enfant, néglige son état de santé bucco-dentaire.
Malheureusement, la symptomatologie douloureuse intervient le plus souvent tardivement. Elle est due à des syndromes du septum inhérents à l’effondrement de crêtes marginales à la suite de l’évolution des lésions carieuses proximales. Ainsi, le parent amène classiquement son enfant à un stade avancé, vers l’âge de trois à quatre ans, où des solutions conservatrices (restaurations, couronnes pédiatriques préformées) peuvent être encore envisagées en association avec une attitude préventive adaptée (correction des mauvaises habitudes, applications bi-annuelles de vernis fluoré et utilisation de dentifrice fluoré à 1 000 ppm chez l’enfant de deux à six ans sous réserve de la surveillance des parents). Dans les cas les plus sévères, des prothèses pédiatriques peuvent remplacer les dents qui, impossibles à reconstituer, ont été extraites.
Plus rarement, comme dans le cas présenté, aucune consultation n’a été effectuée en denture temporaire, d’où une perte d’espace dans les sens vertical, sagittal et transversal(fig. 1).
L’enfant a consulté pour la première fois à l’âge de neuf ans pour une douleur inférieure droite sans signes généraux. L’examen visuel…