Doubler les tarifs de soins pour modérer ceux de la prothèse

  • Publié le . Paru dans L'Information Dentaire
Information dentaire

Contre-attaquer. Ne pas laisser la profession subir la déferlante médiatique sans nuances provoquée par un article de 60  millions de consommateurs et Santéclair fustigeant « les dérives inacceptables » des tarifs de soins dentaires, de la prothèse et de l’orthodontie. C’est avec cet objectif que l’ADF et la CNSD ont convoqué, le 28  novembre, une conférence de presse. 

Le message a lui aussi été repris dans denombreux médias : les chirurgiens-dentistes appellent au doublement des tarifs des soins courants, augmentation prise en charge par l’assurance maladie et les complémentaires santé, en contrepartie d’une baisse du prix des prothèses, prix qui compense aujourd’hui la faiblesse des tarifs de soins bloqués depuis 25 ans. « Notre objectif n’est pas d’augmenter nos revenus, a souligné Catherine Mojaïsky, présidente de la CNSD. Nous voulons simplement travailler de façon cohérente. 

Aujourd’hui, il y a un certain nombre d’actes que nos confrères refusent de réaliser parce que c’est trop peu payé. On passe pour des voleurs, des escrocs, des vendeurs de prothèse, alors que notre cœur de métier c’est d’éviter d’avoir de la prothèse. » L’article de 60 millions dénonçait les dépassements d’honoraires sur les tarifs de soins opposables, essentiellement à Paris, et des prix prohibitifs sur la prothèse et l’orthodontie. Si Catherine Mojaïsky reconnaît que les pratiques de dépassement sur les soins « sont devenues habituelles à Paris », elle dénonce l’inaction de l’assurance maladie et le blocage des prix depuis 25 ans : les tarifs de prothèse et les restes à charge pour le patient n’en sont que la conséquence. « Les seuls vrais responsables du reste à charge sont l’assurance maladie et l’État qui n’a que faire de la santé bucco-dentaire et méprise les chirurgiens-dentistes », s’indigne aussi l’UJCD. « Les soins opposables, tout comme les soins prothétiques ou orthodontiques, sont cotés à un tarif de plus en plus inférieur à leur coût réel. 

Sans aucune revalorisation, comment la dentisterie moderne en 2013 pourrait-elle survivre avec des tarifs indexés sur les années 1980 ? », interroge la FSDL. Les orthodontistes rejoignent le combat. Le Syndicat des Spécialistes Français en Orthopédie Dento-Faciale (SSFODF) propose aux orthodontistes de télécharger et d’apposer dans leur cabinet une affiche dénonçant les « mensonges des médias » sur les tarifs des traitements orthodontiques (voir ci-dessus). On attend toujours la réaction de l’assurance maladie.

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