SP – Vol. 22 n°3 Mai – juin 2022
40,00€
Description
Éditorial
(R)évolution !
Jean-Luc VEYRUNE
MISE AU POINT
Enregistrement et transfert de la forme du berceau gingival dans les édentements du secteur antérieur
Pascal AUROY, Alex MAURY, Jean-Luc VEYRUNE, Cyril TRAVERS
PROTOCOLE
Protocole de double mise en charge immédiate avec guide chirurgical de premier forage : à propos d’un cas clinique
Maxime COLLANGETTES, Chantal AUDUC, Jean-Luc VEYRUNE
PÉDAGOGIE
Mise en place de l’enseignement de l’empreinte optique et de la CFAO en formation initiale
Marion BESSADET, Jean-luc VEYRUNE
RECHERCHE
Évaluation in vitro de quatre scanners intra-oraux en prothèse implantaire plurale chez l’édenté partiel et chez l’édenté total
Aymeric MOUGET, Jean MOUMINOUX, Pascal AUROY, Jean-Luc VEYRUNE
CAS CLINIQUE
Réhabilitation esthétique et fonctionnelle d’un patient atteint de microdontie d’origine génétique : une approche pluridisciplinaire
Cindy BATISSE-LANCE, Pierre-Yves COUSSON, Marion BESSADET
ZOOM
Intérêts et faisabilité des réhabilitations par CFAO chez les patients pris en charge sous anesthésie générale : à propos de trois cas
Marie-Sophie BOGNER, Pierre-Yves COUSSON, Marion BESSADET, Natacha LINAS, Jean-Luc VEYRUNE
(R)évolution !
JEAN-LUC VEYRUNE
Coordinateur de ce numéro – Professeur émérite
Université de Clermont-Ferrand
Lorsque, à quelques mois de la retraite, l’on m’a demandé de coordonner un numéro de Stratégie Prothétique, l’heure des bilans approchant, je me suis retourné sur l’évolution de la profession depuis précisément l’année 1980. De ces 42 années écoulées, se distinguent trois phases.
Au début des années 1980, les restaurations céramiques étaient réservées à des praticiens très expérimentés qui bénéficiaient de l’aide d’un laboratoire de prothèse compétant, autant en métallurgie qu’en pratique de la céramique. Ces praticiens occupaient le devant de la scène en matière de formation continue et faisaient rêver les étudiants. Le temps passant, les confrères et les laboratoires se sont formés. Ainsi, peu à peu, la couronne céramo-métallique est devenue la norme, avec des niveaux de qualité extrêmement variables.
La décennie suivante a vu le développement de l’implantologie. Les centres d’intérêt se sont déplacés, et la demande de formation s’est orientée vers la chirurgie implantaire. Dans un premier temps, la prothèse a été quelque peu négligée au profit de l’ostéointégration, avant de revenir au centre de la restauration implanto-prothétique, place qu’elle mérite.
Enfin, la troisième phase est une révolution qui est toujours en cours. Elle est due à plusieurs avancées concomitantes. Il s’agit du développement de matériaux de collage réellement efficaces, de l’empreinte optique, et de l’apport du numérique, qui inclut la CFAO. Cette évolution modifie en profondeur notre exercice et nos certitudes. L’augmentation de la puissance de calcul des ordinateurs a permis à l’invention de François Duret de tenir toutes ses promesses. L’empreinte optique est aujourd’hui une technique fiable. Elle constitue la porte d’entrée idéale dans le flux numérique, sachant que pratiquement toutes les empreintes physiques sont scannées au laboratoire de prothèse. Ces avancées technologiques ont permis le développement des restaurations minimales invasives avec des préparations moins mutilantes et plus simples. La modélisation et l’usinage ou l’impression 3D des éléments prothétiques améliorent grandement la qualité moyenne des restaurations prothétiques. Celles-ci deviennent moins dépendantes de l’habileté du praticien ou du prothésiste. Les réhabilitations implanto-prothétiques ne peuvent plus être envisagées sans une planification numérique avec ou sans guide de forage. La chirurgie est conçue en même temps que la prothèse, ce qui permet une plus grande sécurité lors de l’intervention chirurgicale, et une prothèse mieux intégrée esthétiquement et biologiquement.
Nous tendons, certains pourront le regretter, à passer d’une dentisterie à main levée vers une dentisterie techniquement contrôlée avec une diminution de l’implication humaine. Mais cela n’est-il pas désormais le cas dans tous les secteurs d’activité ?
En tant qu’universitaires, cette révolution nous pose un problème de moyens. Pour permettre un enseignement actualisé, des moyens financiers, qui n’ont rien à voir avec ceux du passé, sont nécessaires. L’université et l’hôpital ont encore du mal à prendre en compte cette évolution technologique de la profession. L’UFR d’odontologie de Clermont-Ferrand est bien équipée. Mais que d’énergie et de patience il nous a fallu déployer pour obtenir les financements ou les partenariats qui nous ont permis d’acquérir les machines ou les logiciels. Heureusement, cette évolution est irréversible et s’impose à nous. Il ne reste plus qu’à convaincre les fabricants et les distributeurs de nous accompagner dans l’enseignement de ces nouvelles technologies.
Chers confrères à qui il reste de nombreuses années d’exercices, réjouissez-vous elles promettent d’être passionnantes !
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