Préalablement à la décision chirurgicale, il est essentiel d’apprécier les critères anatomiques et cliniques susceptibles d’influencer les résultats du recouvrement radiculaire. En effet, la prévisibilité du recouvrement des récessions localisées par différentes techniques chirurgicales ou les critères conditionnant les résultats cliniques ont fait l’objet de nombreuses études et revues systématiques (1).
Il existe moins de données lorsque l’on aborde le traitement des récessions multiples. Dans ce type de défauts, nous sommes confrontés à une plus grande difficulté du geste chirurgical et à un défi biologique, car la surface avasculaire est augmentée.
Les évidences scientifiques sont limitées sur l’importance de la qualité du geste chirurgical, la difficulté de l’intervention ou l’expérience de l’opérateur. Nous évoquerons dans cette revue les critères qui nous paraissent importants concernant la prévisibilité du traitement chirurgical des récessions unitaires et nous soulignerons les données propres aux études sur les récessions multiples. Le clinicien doit cependant sélectionner un geste technique et nous présenterons les arguments qui nous font privilégier la technique du tunnel modifié avancé coronairement (TMAC).
Dans une revue systématique, Cortellini et Pini Prato (1) considèrent trois niveaux de critères d’évaluation : le patient, la dent et le site (récession et tissus mous bordant la récession).
L’état général du patient doit être évalué pour apprécier l’incidence des médications sur la cicatrisation. Cette cascade d’événements biologiques peut être altérée chez les diabétiques (2), mais varier aussi chez les patients en bonne santé générale (3).
Des facteurs environnementaux tels que le tabagisme (4) ou le contrôle de plaque insuffisant auront un effet néfaste sur le recouvrement radiculaire total (RT). Une des difficultés avec le tabac est d’évaluer la consommation…