Les mots clés :
Compréhension, respect, organisation, bonne humeur, binôme, bras droit, zen attitude
Un planning bien organisé
Elodie : « Pour moi, une journée idéale c’est une journée où on ne court pas. Donc je pense que tout est affaire de planning. Et justement, mon praticien ne le respecte pas souvent ! Il peut par exemple commencer une prothèse amovible sans avoir planifié de rendez-vous spécifique. Non seulement, ça entraîne un retard le jour-même, mais le planning des semaines suivantes se trouve surchargé de ces nouveaux rendez-vous qu’il cale entre les autres. Je lui en ai parlé, mais changer les mauvaises habitudes prend du temps !
Katia : « De mon côté, ma praticienne et moi gérons le planning ensemble. J’y insère les plages de temps pour faire mes stérilisations, l’administratif, etc. Respecter le planning, c’est aussi se ménager du temps pour discuter avec les patients, ce qui est primordial à un bon accueil. Elodie : « Certains jours, alors que je suis en train de faire une stérilisation, mon praticien m’appelle pour venir rapidement faire une empreinte, ou bien le téléphone sonne et je dois courir. Pour le bien-être de tous les collaborateurs, on doit pouvoir éviter ça ». Gwénaëlle : « Avant de m’embaucher, mon praticien n’avait pas d’assistante. C’est lui qui cale les rendez-vous, et moi qui insère les urgences. Il apprécie cette organisation beaucoup plus efficace et rassurante que lorsqu’il était seul à tout gérer.
Toutes sont d’accord pour dire que le planning doit faire l’objet d’une concertation assistante/praticien. Certaines pensent même qu’il devrait être établi par l’assistante seule, pour veiller à une organisation sans accroc. Par conséquent, une journée idéale, c’est aussi celle où on finit à l’heure ! « D’ailleurs, la ponctualité doit être de mise pour tous : assistantes et praticiens ! » souligne Magali.
Des tâches variées
Collaborant avec une autre assistante, Myriam et Mélissa ont l’impression de ne se voir confier que des tâches ingrates : la stérilisation, le téléphone, ouvrir la porte aux patients, Pour autant, aucune de nos étudiantes n’aimerait passer ses journées au fauteuil. Elles aiment mettre à profit tout l’éventail de leurs compétences : travail à quatre mains, hygiène, prise de rendez-vous, accueil du patient, pédagogie, etc.
Les bons outils
On a plus de chance de vivre des journées idéales dans un cabinet bien équipé ! Il faut des instruments en quantité suffisante, modernes et ergonomiques.
Le sourire du patient
Katia : « La journée idéale est celle qui voit les patients arriver et repartir avec le sourire. C’est valorisant pour moi ». Il y aurait donc aussi un patient idéal ? En chœur : « oui, il doit être gentil, beau, riche… et célibataire ! ! ». Trève de plaisanterie, toutes reconnaissent leur rôle dans la relation au patient. Un simple « bonjour », selon la façon dont il est dit, recèle bien plus que de la politesse. Avec un sourire chaleureux, une poignée de main tendue, un geste pour aider le patient à enlever son manteau, c’est la qualité de l’accueil qui est assurée, et le patient qui s’en trouve rassuré ! Le fameux adage « on n’a pas deux fois l’occasion de faire une bonne première impression » se vérifie même dans les cabinets dentaires !
La reconnaissance du praticien
Elodie : « La journée idéale c’est celle où notre travail est reconnu. Où on se sent indispensable. Le respect, c’est essentiel ». Mélissa renchérit : « Il arrive que mon praticien me fasse des reproches devant les patients. Ça met tout le monde mal à l’aise ». A contrario, valoriser son assistante rassure le patient et installe une atmosphère paisible. Pour faire prendre conscience de cette nécessité de la reconnaissance de leur travail, nos étudiantes rivalisent d’imagination : monter un sketch des petits travers des dentistes, leur faire suivre une session « vie ma vie d’assistante », ou bien tout simplement s’assurer qu’ils aient des cours de management à l’université.
Mais Ouerdia modère : « La plupart sont respectueux, le mien me remercie à la fin de chaque journée et me fait la bise ». Mélissa s’enthousiasme : « on aime notre métier, on ne l’a pas choisi par dépit, il faut le mettre en valeur ! ». Pour parer aux malentendus, dans la journée idéale, il faudrait un debriefing. « Au calme, le soir, on ferait le point ensemble sur les points forts et les améliorations à apporter ». On peut même faire ce bilan seule, en listant ce qu’on a réussi, et ce qui laissait à désirer. Pour s’auto-encourager !
Et puis au diable le complexe d’infériorité, qui caractérise souvent le métier d’assistante dentaire ! Catherine Théoden, directrice de l’AFPPCD, mentionne à juste titre que dans les binômes médecin-infirmière, le manque de reconnaissance n’est pas aussi souvent décrié. « À nous de nous affirmer, la confiance en soi, ça se travaille », lance Katia.
La bonne humeur de l’équipe
« On a tous un but commun : le bien-être du patient. On doit y travailler ensemble et s’efforcer d’être d’humeur égale » insiste Marianne. Bien sûr, les praticiens sont ici montrés du doigt, mais nos amies admettent qu’elles peuvent temporiser. Transmettre son énergie au praticien, c’est une forme de soutien. Katia arrive bien avant lui le matin, pour organiser sa journée. Elle raconte aussi avoir dénoué des situations conflictuelles : « quand j’ai commencé à travailler avec lui, il était bougon, presque jamais content. J’ai persévéré avec ma bonne humeur et mon calme, et désormais il est détendu ». La positive attitude, ça marche ! Stellina va encore plus loin : « S’il arrive de mauvaise humeur un matin, ma collègue et moi allumons la radio, on chante, on danse, et une heure après tout le monde a le sourire ! ». De là à inclure des cours de zumba dans la formation d’assistante dentaire, il n’y a qu’un pas !
On relativise aussi : « en cas de retard, je me dis que lorsqu’on est au supermarché, on tolère d’attendre à la caisse. Donc quelques minutes d’attente ne sont pas si dramatiques pour le patient. Bien se reposer, ne pas habiter trop loin du cabinet sont aussi des facteurs de diminution du stress.
Pour finir, les assistantes confirment qu’une journée idéale comporterait davantage de responsabilités que celles qu’elles sont habilitées à assumer. Elles voteraient toutes pour l’évolution du statut de l’assistante, comme celui qui existe en Allemagne.
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