La quête de la résistance et de la translucidité
Dans la première partie de cet article [1], nous avons dressé le cahier des charges du biomatériau idéal et avons découvert les propriétés originales des zircones de première génération, celles qui sont stabilisées à l’oxyde d’yttrium à raison de 3 % molaire (3-YTZP), particulièrement leur potentiel de transformation cristalline et la grande résistance aux fissures qui en découle. Nous avons également passé en revue leurs avantages en termes de biocompatibilité et les applications en prothèse implantaire, notamment dans le cadre de la mise en charge immédiate à l’aide des nouvelles technologies numériques. En revanche, nous avons mis en lumière l’inconvénient de la microstructure des céramiques polycristallines en termes de collage par rapport aux vitrocéramiques.
Dans cette deuxième partie, nous abordons la problématique de l’écaillage (ou « chipping ») de la céramique cosmétique émaillée sur la zircone, les solutions pour y remédier, et nous nous intéressons aux prothèses monolithiques réalisées en zircones de deuxième et de troisième générations développées dans cet objectif. Que penser de ces restaurations monoblocs en zircone dite « haute translucidité » ? Nous verrons que tout est affaire de compromis entre la résistance et la translucidité, et que cette quête de résistance nous éloigne vraisemblablement un peu de l’idéal du biomatériau biomimétique, avec de potentielles conséquences négatives chez certains types de patients à haut risque, comme les patients bruxeurs…
La fracture de la céramique d’émaillage : est-ce toujours un problème critique ?
L’une des premières causes d’échec des restaurations tout céramique est la fracture de l’infrastructure et/ou de la céramique d’émaillage [2, 3]. Contrairement aux autres types de restaurations tout céramique, les fractures des restaurations en zircone concernent essentiellement la céramique d’émaillage…