L’implantologie est une discipline prothétique à composante chirurgicale. Positionner un implant puis une prothèse unitaire supra-implantaire, c’est considérer l’ensemble des dimensions, esthétique, biologique, fonctionnelle et occlusale. La problématique se pose avec plus d’acuité en cas d’implantation plurale, nécessitant parfois des greffes ou des aménagements osseux, qui restent avant tout des actes chirurgicaux à finalités prothétiques. L’acte implantaire doit s’intégrer dans une réflexion prothétique globale et ne doit pas se focaliser sur le seul édentement à restaurer [1] ; par exemple, un édentement non compensé peut occasionner des compensations dentaires ou dento-alvéolaires, sous la forme de versions ou d’égressions des dents adjacentes et/ou antagonistes, des adaptations musculo-articulaires, des gènes masticatoires, des habitudes modifiées de la part du patient, des modifications neuro-centrales sous la forme de schémas masticatoires altérés puis adaptés.
Penser l’occlusion autrement
Intégrer l’acte occluso-prothétique au sein d’une vision élargie de l’individu
La restauration occlusale joue un rôle majeur au sein des restaurations prothétiques globales : il s’agit de programmer des contacts harmonieusement répartis et équilibrés pour obtenir une stabilité de la position mandibulaire et de permettre des contractions musculaires isotoniques et isométriques dans le respect du fonctionnement des articulations temporo-mandibulaires. Néanmoins, la restauration occlusale est sûrement plus que cela : il s’agit pour un clinicien de penser, d’une part, l’organisation occlusale, les morphologies dentaires, les déterminants antérieurs et postérieurs de l’occlusion ; de restaurer, d’autre part, le centrage, le calage et le guidage ; et, surtout, d’intégrer le rôle de la mandibule au sein de l’ancrage cervico-céphalique et de l’ensemble des processus de régulations complexes…