Pour un diagnostic plus précis
Lors de la consultation en endodontie, l’interrogatoire et l’examen clinique sont prépondérants dans l’établissement du diagnostic. Celui-ci nécessite la plupart du temps la prise de clichés radiographiques. Selon la Haute Autorité de Santé, la radiographie rétro-alvéolaire est même un prérequis obligatoire à tout traitement endodontique. Cependant, les résultats des tests cliniques, tout comme l’analyse sur radiographie rétro-alvéolaire, peuvent être subjectifs. Le CBCT pallie en partie ces limites par une analyse tridimensionnelle de l’anatomie canalaire et de ses rapports avec le milieu extra-radiculaire, permettant d’affiner le diagnostic. Il permet de détecter 60,9 % des radio-clartés péri-apicales, contre seulement 39,5 % avec une radiographie rétro-alvéolaire [2]. Cette aide au diagnostic explique pourquoi les endodontistes interrogés modifiaient leur diagnostic étiologique dans 55 % des cas présentés et leur prise en charge dans 49 % des cas lorsqu’ils avaient accès au CBCT [3]. On comprend alors qu’en cas d’incertitude ou face à une anatomie canalaire complexe, la Société Européenne d’Endodontie et l’Association Américaine d’Endodontie recommandent de réaliser un examen complémentaire 3D afin d’éviter toute perte de chance pour le patient. Cela est particulièrement pertinent pour affiner le diagnostic et retrouver une dent causale lorsque le diagnostic étiologique est compliqué (fig. 1) ainsi que pour exclure une pathologie d’origine non endodontique (fig. 2).
La conduite du traitement endodontique est un domaine où cette analyse en 3D prend toute son importance. Selon Karabucak et al. (2016) [4], le risque de persistance de pathologie péri-apicale est multiplié par quatre lorsqu’un canal a été oublié. Des radiographies excentrées augmentent les chances de découvrir un canal supplémentaire, et ces chances sont…