Partie 1 - Fonctionnement d’un assemblage vissé, technique de vissage fiable
Parmi les disciplines chirurgicales, l’implantologie dentaire est considérée comme un modèle de fiabilité. Certaines études annoncent des taux de survie à dix ans supérieurs à 95 % [6]. Cependant, ces résultats font abstraction des complications ou échecs qui n’affectent pas l’implant lui-même [1] : la question de la fiabilité prothétique reste donc posée.
La situation se révèle ainsi nettement moins favorable une fois ce critère pris en compte : une revue de littérature de 2007 [10] relate que, sur une période d’observation de 5 ans, près de 40 % des patients porteurs de prothèse fixe implanto-portée ont rencontré des complications.
L’essor du traitement implantaire accroît chaque année la fréquence de ces problèmes ; en outre, la diversification des types d’implants et la multiplication des fabricants rendent la prise en charge des patients plus délicate.
L’architecture implanto-prothétique se compose généralement de deux ou trois étages, à savoir l’implant, le pilier et la couronne, la couronne et le pilier étant parfois solidarisés si une solution transvissée directement à l’implant est retenue. L’assemblage se fait par vissage et/ou scellement. Chaque jonction joue le rôle de rupteur sous contrainte, entraînant une désolidarisation.
La localisation de la complication permet, le plus souvent, d’en évaluer la gravité pour le support implantaire. Ainsi, un problème superficiel, tel un éclat de céramique ou un descellement, ne met jamais en péril l’implant lui-même. En revanche, lorsqu’une fracture de vis survient dans le filetage interne, on peut être amené à déposer et remplacer l’implant si le fragment ne peut être éliminé ou si l’intervention a détérioré le filetage (fig. 1).
Ces complications mécaniques révèlent l’inadaptation du système implanto-prothétique aux contraintes auxquelles il est confronté, conséquence…