Ventilation buccale
La nécessité vitale de la permanence des échanges gazeux au niveau des alvéoles pulmonaires confère un rôle capital à la ventilation dès la naissance — première inspiration et cri primal — et cela jusqu’au dernier souffle, la dernière expiration en fin de vie.
Sur le plan fonctionnel, c’est le mode de ventilation nasale qui constitue la normalité physiologique car la filière nasale est spécifiquement constituée pour assurer le conditionnement thermohygrométrique (réchauffement et humidification) et de filtration particulaire de l’air inspiré. En effet, la muqueuse qui tapisse le conduit et les cavités ventilatoires présente des particularités parfaitement adaptées à ces rôles (épithélium cilié, sécrétion de mucus, riche réseau vasculaire…).
Néanmoins, nous pouvons tous également ventiler par la cavité buccale, mais cela ne devrait s’installer que temporairement dans des situations où une suppléance est nécessaire. Malheureusement, chez beaucoup d’enfants (et d’adultes) la ventilation habituelle, de jour comme de nuit, s’effectue par la bouche, laissant celle-ci constamment entrouverte. Cette situation, bien qu’anormale, n’entraîne aucune plainte particulière de l’enfant et ne constitue pas pour les parents un sujet d’inquiétude parce qu’ils en sont le plus souvent inconscients. Mais, cet état, apparemment anodin, doit être considéré comme un profond dysfonctionnement car la filière ventilatoire est bien plus qu’un simple tuyau passif pour le passage de l’air, comme l’ont bien montré Talmant et coll dans une série de publications (1-9).
Conséquences sur la croissance des maxillaires (10).
L’apparition et l’installation d’une ventilation buccale vont s’accompagner dans un premier temps d’une inflammation de la muqueuse nasale avec œdème et stase veineuse qui vont progressivement constituer des facteurs d’obstruction pour le passage de l’air. Lorsque cette situation…